De l’or dans les collines de C Pam Zhang, présentation
Ba vient de mourir. Il laisse Sam, sa préférée, et Lucie seules. Elles sont très jeunes, sans argent, sans toi.
Lucie veut sauver Sam avant que toute l’âme de Ba s’incruste en elle.
Ba était chercheur d’or mais ils sont arrivés, à chaque fois, trop tard.
Avis De l’or dans les collines de C Pam Zhang
Deux petites filles doivent quitter l’endroit où elles vivent à la mort de leur père. Elles décident de lui donner un enterrement selon les traditions chinoises. Elles vont prendre la malle de leur mère, mettre le corps du père dedans, voler un cheval et faire des kilomètres pour trouver le meilleur endroit possible. Mais ces endroits ne plaisent pas à Sam, la soeur de Lucy.
Elles vont tenter de survivre dans ces milieux hostiles, malgré certaines rencontres. Lucy ne rêve que de civilisation et elle décide, à un moment donné, de laisser sa soeur pour tenter sa chance en ville.
Des immigrés chinois à qui on a fait croire que ce serait mieux en Amérique pour faire fortune. Des asiatiques qui sont nés aux Etats-Unis mais que l’on n’a jamais réussi à intégrer. Car ce pays est un pays raciste. La romancière montre les conditions de vie de ces hommes, de ces femmes, qui vivent dans des conditions déplorables pour gagner un peu d’argent dans les mines de charbon. Cela a été également la ruée vers l’or. Mais il n’y a plus rien. Tout a été détruit avec ces prospections. Mais certains continuent à chercher et arrivent à trouver. C’est le cas de Ba, le père de Lucy et de Sam.
Les deux soeurs sont très différentes. Lucy est considérée comme intelligente. Elle a toujours eu soif de s’instruire. Sam est la préférée de Ba. Petite fille, certes, mais qui a décidé d’être un garçon, pour pouvoir suivre son père et tenter de mener sa vie, même si elle n’est pas adulte.
J’ai trouvé ce roman très intéressant dans sa deuxième partie lors que le père des deux petites filles s’adresse à Lucy. Ce sont des retours en arrière pour éclairer le passé de Ba et de Ma et comment se sont construit ces deux petites filles. Cela a été une vie d’errance, une vie également de mensonges, de vols pour améliorer un quotidien. La mère a été une personnalité forte qui tentait de mener tout le monde à la baguette, notamment son mari. Son rêve a toujours été de revenir dans son pays qu’elle enjolivait.
L’or, l’eau, la terre, les nombreux éléments terrestres, mais aussi la quête du Chez Soi. Le tigre, très présent dans la culture chinoise. Le bison très présent dans la culture américaine, tout comme les Indiens. Une quête également pour deux petites filles qui se sont perdues et retrouvées pour un temps. Lucy a toujours voulu se purifier, tenter de connaître les gens qu’elle rencontrait, les nombreux hommes qui ont profité d’elle mais selon son bon vouloir. S’est-elle sacrifiée pour sa soeur ou a-t-elle compris, avec ses lectures, que ce n’est pas mieux ailleurs, qu’elle a trouvé son chez soi ?
Pour moi, c’est assez compliqué de lire des romans de personnalités chinoises dont les actions ne se passent pas dans ce pays, dont j’ai tellement à apprendre quant aux coutumes, à la vie, à la politique de ce pays fermé. Mais c’est bon aussi de connaître la vie de ceux qui ont pris un bateau pour essayer de trouver mieux ailleurs, dans un pays en construction, en partie sauvage où ceux qui ont l’argent ont le pouvoir.
Un roman qui parle également d’écologie et de la nature qui reprend ses droits par des évènements climatiques lorsque tout le monde a prospecté et laisser des endroits arides et ravinés. Et tout cela date déjà de plusieurs années.
Je remercie Babelio pour cette Masse Critique spéciale.