Une fois de plus, j’apprécie de lire un Pieter ASPE (cette fois, De sang Royal Ed. : Le livre de poche, 2010). Cet auteur belge est parfois qualifié de Simenon du nord et cela ne me dérange nullement ! En effet, ses romans policiers sont ancrés dans sa terre natale, la région brugeoise et il nous y dépeint des portrait de gens assez ordinaires, dans lesquels on peut se retrouver … si ce n’est que parmi eux se cachent un ou plusieurs coupables à identifier et à confondre. Cette fois, son récit, tout en me rappelant Brugge et ses environs, exploite, librement, un thème dont la presse a fait ses choux gras, la vie privée d’un roi doit-elle rester privée à tout prix ? Mais ce qui compte, ce n’est pas tant l’histoire, finalement anecdotique par rapport à l’Histoire. C’est la forme de l’écriture de Pieter ASPE que j’aime.
Je sais, le roman policier, cet art parfois jugé mineur au point de ne s’appeler que Polar, est souvent décrié… Pourtant, il nous offre de tuer agréablement le temps… Et pourquoi snober un tel plaisir ? On a tous regretté, un jour ou l’autre, d’avoir oublié de prévoir une lecture de ce genre pour occuper le temps d’attente qui s’éternise lors d’un rendez-vous médical, d’un trajet dans les transports en commun soumis aux aléas des mouvements d’humeur de nos cheminots ou d’une soirée pluvieuse qu’il nous faut passer dans un bled perdu où la lecture est la seule distraction envisageable.
Alors, moi, entre deux livres un peu plus conséquents, un peu plus nourriciers sans doute, je ne boude pas ce temps de relâchement cérébral, ce temps où je peux lire une histoire pour simplement l’histoire.
Pieter ASPE développe une écriture fidèle aux récits antérieurs, légère, teintée d’humour et de références culturelles. Il fait preuve d’une grande capacité à styliser les caractères de ses personnages. J’ai donc le plaisir de retrouver et de voir évoluer ses héros, ces vieilles connaissances que sont le commissaire Van In, la juge d’instruction Hannelore et le brigadier Versatel qui partagent entre eux un humour traduisant leur complicité et leur mutuelle compréhension. Tous, à la fois suffisamment humains pour être crédibles et suffisamment déjantés pour être personnages de roman.
Une lecture, qui fait du bien, tout simplement !