Ava a perdu ses parents ainsi que sa cousine, dont elle était très proche, dans l’incendie de sa maison, dans lequel elle a elle-même failli perdre la vie. Grande brûlée à même pas 16 ans, elle est recueillie par son oncle et sa tante qui ont perdu leur fille dans l’incendie. Au bout de 2 mois de coma, 4 mois à l’hôpital et d’opérations diverses subies en 1 an, son médecin lui conseille d’essayer de retourner au lycée. Mais malgré tous les soins elle n’a plus du tout une apparence « normale » et elle redoute affreusement d’être à nouveau confrontée à des jeunes de son âge. Détruite par cet accident à l’extérieur comme à l’intérieur elle a mis à distance tous ses anciens amis et voudrait juste se fondre dans le décor dans son nouveau lycée, mais ça n’est bien sûr pas possible, car où qu’elle aille elle est dévisagée plus ou moins ouvertement. Elle se défend contre toute cette peine en l’ignorant au maximum et en faisant de l’humour noir mais ça ne fonctionne pas pour la sortir des ténèbres. Au fond elle ne se sent plus humaine et les regards que lui renvoient les autres sont terribles. Elle ne se reconnaît plus et ne supporte pas ce qu’elle inspire aux autres : peur, dégoût, pitié, gentillesses fébrile, insistante curiosité, etc. Heureusement elle va faire deux belles rencontres dans son lycée qui vont l’aider à aller de l’avant.
Comme dans le film « Servir ou périr » le roman montre bien le long parcours des grands brûlés pour « réparer » leur corps, tout en sachant qu’au vu des séquelles « réparer » le mental prend encore plus de temps. C’est un parcours long et douloureux et l’autrice le retranscrit parfaitement. Surtout que dans le cas d’Ava se rajoute les deuils multiples et la perte de sa maison. C’est aussi l’occasion de rappeler qu’aux États-Unis la santé coûte cher. En effet malgré une mutuelle, et une cagnotte créée suite à l’accident, son oncle et sa tante se sont saignés pour pouvoir payer l’hospitalisation et les opérations nécessaires à Ava.
C’est un bon roman, très documenté, à la fois réaliste et touchant. Le titre français est très bien vu avec le double sens de scrutée et d’ayant perdu son visage. J’ai préféré le début du roman à la toute fin, plus convenue à mes yeux et très américaine. Même si le récit reste toujours réaliste j’ai trouvé qu’il y avait plus de lyrisme et de phrases un peu bateau et j’ai toujours un peu de mal avec ça. Néanmoins le roman fait passer un message de résilience très positif, sans occulter aucune des difficultés du parcours d’Ava et de ses proches. Un roman à avoir dans son fonds de bibliothèque.
BM7-8*
Dès 13 ans.
Récit de vie.
Thèmes : deuil, reconstruction, amitié, comédies musicales, cicatrices, handicap
Sandra