Diable, Dieu et autres contes de menterie par Kliban
Une série de délicieux contes, autours d'histoires de dieux, de diables et de quelques sorcelleries métaphysiques, l'air de rien.
A déconseiller à tout matérialiste rigide - Gripari se paye assez leurs tronches et frise jouissivement un révisionnisme dont on est incapable de dire s'il est de second ou de troisième degré - il faudrait que je relise "Pierrot la Lune" pour trancher.
Quelques allusions, l'air de rien, qu'on devine dans certain un climat, une inversion de genre habilement amenée, comme naturellement, rappelle les amours du bonhomme. Rien d'appuyé, c'est même invisible à l'œil qui ne veut pas voir.
On y trouve une ironie farouche envers les mères et les rigidités politiques, quelque chose de doux ce qui se joue entre père et fils, les vanités subtiles ou grotesques des hommes, et toujours, une incroyable inventivité, un art de subvertir le concept dans l'image par la magie d'un "et si..." (le diable était une espèce animale (presque) comme les autres, dieu était un petit bonhomme bleu, le monde était un jeu d'enfant, le Christ était/n'était pas celui qu'on pense), partout la surprise, malicieuse comme un diable en boîte - mus par les ressorts intimes et parfois douloureux des enfants et des autres.
Une sorte de Sorcière du Placard à Balais, mais pour adultes, assurément. Miam !