Le médecin prête serment pour faire tout ce qui est en son pouvoir afin de sauver la vie d'autrui et son savoir doit lui servir pour honorer ce serment. Le tueur professionnel fera tout ce qui est en son pouvoir pour honorer son contrat ou sa dévotion envers la famille pour laquelle il trucide. Est-ce que ces deux profils antinomiques sur le papier peuvent se confondre en une seule et même personne. Pour le savoir, entrons dans le 1er roman de Josh Bazell intitulé Docteur à tuer et paru chez Jean Claude Lattès.
Peter Brown est interne à New York, dans le pire hôpital de la ville. Rythme au taquet, un trio d'étudiant à se basques et avec lequel il use de sarcasme. De son passé, il ne fait pas table rase mais pas écho pour autant. C'est avec l'arrivée dans son service de son nouveau patient, Eddy SQUILLANTE, qu'il refait surface. Et il est aux antipodes du serment d'Hippocrate. Tueur à gages pour la famille Locano suite à la perte de ses grands-parents, Peter Brown va devoir faire côtoyer son ancienne vie avec l'actuelle. Démasqué par son nouveau patient mourant, il devra composer avec ses anciens employeurs, les fédéraux et les services de l'administration hospitalière new-yorkaise. Griffe d'ours, alias Peter Brown, pourra-t-il faire preuve de rédemption au terme de cette folle journée?
Ah c'est sûr, ne vous attendez pas à un énième ersatz de Tom Clancy ou des scénars de la série Urgences romancés. Bien que Josh Bazell soit avant tout médecin, il n'en est pas moins un auteur de très bonne tenue qui a su faire dans l'originalité avec son 1er roman à la fois dans la façon d'aborder son personnage principal mais aussi dans la forme de son roman. Il y intègre des notes de bas de page très bien senties. Docteur à tuer est une belle parabole de la rédemption mais aussi de l'homme et du règlement de son histoire personnelle et familiale. Josh Bazell n'a pas oublié son lecteur en imprimant à son récit le juste tempo pour le rendre captivant et faire passer comme une lettre à la poste l'alternance des chapitres entre le passé et le présent. Mixer le docteur House avec le personnage de Vendetta, celui de RJ Ellory et vous en ressortirez du chapeau Peter Brown et passerez un excellent moment de lecture.