Vittorio Alfieri fut sans doute parmi les premiers à dénoncer la dépendance des Hommes de lettres, des "Intellectuels" à la domination; et consécutivement leur hétéronomie au système. A les appeler aussi à se donner, avant toute chose, les moyens de leur indépendance par rapport à ce système. Cela explique sans doute qu'en notre époque, où malencontreusement le plus grand nombre a "oublié" ces préceptes fondamentaux, ce livre soit si obstinément négligé. On y retrouve pourtant tout le grand style des Lumières, de cette grandeur d'esprit qui manque si fâcheusement à nos littérateurs contemporains, plus préoccupés de trouver les faveurs d'un complice qui les introduira sur un plateau de télévision, ou fera leur éloge intéressé dans un article du Monde des Livres.
Confirmant ainsi cette pertinente remarque de notre auteur : "Quoique personne de nous n'ignore que toute autorité illimitée ne peut naître que de notre faiblesse, (...), il n'en est pas moins vrai que chaque jour nous obéissons aveuglément, et sans murmurer, à tous les caprices de nos maîtres. "