1968 a été une année révolutionnaire pour l’hexagone. Mais pour la perfide Albion, les terres d’Elisabeth, c’était loin d’être le calme plat. Les quatre boys de Liver pool créent une émeute à chacune de leurs apparitions et des centaines de groupies ne viviaient qu’à travers Paul, Georges, John et Ringo, au grand dam des parents et institutions. C’est dans cette ambiance que se déroule “du sang sur Abbey Road”, le roman de William Shaw”, paru chez 10/18.
Londres 1968. Le detective Cathel Breen, vieux garcon londonien dans la police qui traîne quelques casseroles , mène l’enquête sur le meurtre d’une jeune fille retrouvée nue sous un matelas dans une ruelle. Il va investiguer aux côtés de Toser, jeune recrue de la police qui lui permet de décrypter les faits de cette jeunesse londonienne en pleine beatllemania.
Une chose est sûre : William Shaw a réussi la plongée de son lecteur dans cette Angleterre en pleine mutation. L’auteur nous invite dans ce Londres post 68 où les codes changent et qui gère son passé colonial comme elle peut, avec ses relents de supériorité se confrontant à cette jeunesse plus ouverte et tolérante. Le lecteur sent bien la tension communautaire qu’a si bien chanté les Clash quelques années plus tard avec Guns of Brixton. Le duo improbable de flics est credible et bien pensé toujours dans l’esprit de cette Angleterre conservatrice qui se déride un peu. Bref un très bon roman policier avec des pointes d’humour british qui feront oublier facilement le titre français très moyen de cette bonne histoire.