Angela a été enlevée il y a trois ans. Elle ne sait pas comment elle se retrouve dans la rue de son domicile. Son retour est assez dur. Elle ne se rappelle plus de rien. Son corps a changé et elle est surprise de son état physique qui ne ressemble pas à ses 13 ans. Elle trouve ses parents vieillis. La réalité est dure à accepte surtout que chez elle rien n’a changé.
Les traumatismes d’Angela sont énormes. Elle doit suivre une thérapie pour retrouver la mémoire et retrouver son bien-être. Mais c’est sans compter ses alters et ses souvenirs qui reviennent.
Cela faisait un bon moment que je n’avais pas avalé un roman en aussi peu de temps. Et cela fait du bien, franchement. J’ai été conquise par l’histoire et il me tardait d’en connaître la fin.
En tant que lectrice, j’ai pris fait et cause pour Angie. Pourquoi ? Car nous avons pratiquement le même prénom mais pas que. C’est une enfant, une adolescente qui a vécu l’indicible et ça je n’aime pas que l’on fasse du mal aux enfants. Très certainement mon coeur de mère qui ne voudrait pas voir son enfant disparaître et souffrir.
J’ai été conquise par l’écriture de Liz Coley, qui en peu de pages, car le roman n’est pas bien gros, sait amener le lecteur là où elle veut, en lui expliquant les alters d’Angie, ces personnages qui ont permis à la jeune fille de survivre pendant sa captivité et qui se sont mis en place pour affronter l’indicible. Ensuite, qu’Angie veuille se débarrasser de certains et en conserver d’autres, on peut tout à fait la comprendre. Comme lui a dit la psy, elle est maîtresse d’elle-même mais ces alters lui permettront de comprendre ce qui s’est passé. L’un d’eux lui a permis de comprendre ce qui s’est passé depuis qu’elle est enfant. Et là, malgré le rapt, la détention, elle souhaite garder cette histoire pour elle, pour se venger, car cela concerne sa famille. L’auteur nous met très vite dans l’ambiance de ce malaise ressenti par Angela. On souffre avec elle, on s’interroge avec elle. La psychologie est un point très fort. Le travail des professionnels de santé qui veulent l’aider à retrouver la mémoire, à tenter à ce que ces différentes personnalités révèlent tout pour aider la police à retrouver son kidnappeur. Jusqu’aux dernières pages, le roman est riche en émotions, en rebondissements, en évènements.
Le personnage d’Angela est tout de même très fort. Passée la première surprise de revenir chez elle au bout de trois ans, de se rendre compte qu’elle a changé physiquement, que les autres ont vécu sans elle, qu’elle doit se remettre à niveau pour l’école, elle décide de se faire soigner. Pourtant c’est très dur, elle ne retrouve pas l’amour de ses parents intact, même si elle est heureuse de les voir, surtout son père qui se détourne d’elle. Normal, un homme qui retrouve sa petite fille souillée, se sent honteux car il n’a pas su protéger son enfant. Angela tente de retrouver leur amour. Mais tout le long, on se demande ce qu’elle a pu vivre, même si des éléments sont révélés, surtout des souvenirs de son enfance.
Un peu de surnaturel avec ces opérations destinées au cerveau pour que les alters disparaissent de la vie d’Angela. Il ne me semble pas que cela existe encore, mais la médecine fait de tels progrès qu’un jour ou l’autre, ça ne m’étonnerait pas que cela soit mis en place. Tant que c’est dans le cadre du soin, pourquoi pas. Mais comme dans de nombreux cas, il y a aura très certainement des dérives.
Cela doit être réellement dur de vivre l’indicible pendant un si grand nombre d’années. Perdre 3 ans de sa vie, tenter de survivre, faire face à son agresseur, tenter de l’amadouer pour ne pas souffrir encore plus. Pour une jeune fille, perdre 3 ans de sa vie d’adolescence, ne plus être la petite fille de ses parents, ne plus retrouver ses amis.
Merci aux Les Presses de la Cité, j’ai franchement adoré et le titre est vraiment bien trouvé.