"Rien ne ressemble plus à la vérité que la vérité , quoique en vérité… la vérité elle-même ne ressemble pas à la vérité. Alors on crée la fiction."


1955, Emmett Till, 14 ans, est enlevé, torturé et assassiné à Chicago parce qu'il était noir et qu'il avait prétendument sifflé une femme blanche. le jour du procès des deux assassins mille personnes se pressent au tribunal plus qu'un jour de foire. Vingt-deux places pour les journalistes blancs, quatre seulement pour les noirs.


Un jury d'une blancheur immaculée largement constitué de fermiers. En plus Louis, le père d'Emmett, a été pendu en 1945 pour viol et meurtre commis en Italie, tel père, tel fils. Quel est votre verdict ? Non coupables ! Les deux prévenus sont tout sourire quand des félicitations leur sont adressées, après le verdict ils allument des cigares.


L'auteur va reprendre le dossier Louis Till, un dossier classé confidentiel et déclassé et divulgué à la presse,comme par hasard quelques jours avant le procès des assassins de son fils. Louis un mari violent qui dépense son salaire à jouer aux dés ou aux cartes . Sa femme lui a donné sa chance des tas de fois, maintenant c'est trop tard. Louis obligé de s'engager pendant la guerre pour échapper à la prison. Ne pas mélanger les contingents blancs et noirs, traiter les soldats de couleur avec respect, mais ne pas entretenir avec eux des liens d'amitié. Louis condamné à mort pour avoir été de la mauvaise couleur, au mauvais endroit au mauvais moment.


Procès d'une époque où tous les individus noirs de sexe masculin étaient coupables de vouloir violer les femmes blanches, aucun soldat noir pendu ne pouvaient être innocent.


Le livre n'est pas toujours facile à lire, car l'auteur fait des sauts dans le temps, mélange fiction, faits réels et souvenirs d'enfance, mais il constitue un plaidoyer conte la justice inégale suivant la couleur de la peau de l'accusé. Une réflexion utile sur la question raciale aux Etats-unis mais aussi sur les relations entre père et fils dans la communauté noire américaine.


Rien ne prouve que Louis était innocent, mais tout démontre que son procès fut bâclé, voir orienté et surtout la certitude qu'Emmett a payé de sa vie l'erreur de son père.

feursy
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le 28 déc. 2017

Critique lue 140 fois

Yves MONTMARTIN

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