Elle voulait juste marcher tout droit. Le titre donne envie de lire, de suivre, de prendre part…
Pour son premier roman, Sarah BARUKH ouvre quelques pages de l’Histoire mais y tait l’indicible des camps, des guerres, des barbaries inhumaines. C’est avec Alice, enfant de huit ans,que nous en découvrons les stigmates. Nos émotions se révèlent à travers les mots, les sentiments de cette enfant poussée à quitter un monde de silence, de non-dit, d’interrogations pour se butter à celui des certitudes d’adultes qui, in fine, n’apportent pas pour autant des réponses satisfaisantes. C’est quoi vivre quand, simplement, on veut juste marcher tout droit ?
Pour son premier roman, Sarah BARUKH ose un pari audacieux. Elle donne la plume à une enfant. C’est par Alice qu’on entre dans ce roman, qu’on y creuse sa place, au début du moins. Car, assez vite, nos émotions se tarissent au seul bénéfice de la connaissance factuelle de l’histoire. Que va-t-il, encore, arriver à cette Alice qui voyage beaucoup mais pas vraiment au pays des merveilles. A sa suite, on fera la connaissance d’une nourrice ‘tout à fait comme il faut’, d’une Jean-Joseph entreprenant, d’une mère qui semble ne pas arriver à l’être, d’un père incongru, c’est peu dire et d’un oncle bourru qui, très prévisible, se révélera un adjuvant de taille.
Le thème de la construction d’identité, du passage de l’enfance à l’adulte sur champs de mines, est et reste une belle option. Mais la maîtrise du sujet n’est pas encore totale. Celle du style qui accorde parfois à l’enfant des actes, des réflexions bien trop adultes non plus. Mais, ne l’oublions pas, il s’agit d’un premier roman. Publication qui en amènera d’autres, on l’espère. Et, pour ma part, c’est sans hésiter que je me replongerai avec plaisir dans l’écriture de Sarah BARUKH qui devrait encore monter en puissance et nous étonner.
Une phrase à garder ...: Les idiots comprennent tout, les génies questionnent!