Ça commence par un moment de flottement quand le soleil recule ...

Je me rappelle de ce samedi de janvier où j’étais assise par terre, comme une enfant, sortant des étagères poussiéreuses de mon bouquiniste préféré tout plein de livres au hasard. Je me rappelle avoir attrapé « Eloge de la nuit » parce que le titre m’avait plu. L’avoir mis sur les tas des livres que j’allais acheter pour la 4e de couverture. "Lorsqu'elle est silencieuse, fourmillante d'étoiles, on dirait que la nuit chuchote imperceptiblement. Elle a mille visages, dont un pour consoler, un autre pour maudire, un autre tendre à l'amour .... Avec le temps, pour moi, elle a pris corps. La nuit est une personne." ... Puis l’avoir oublié sur mes propres étagères poussiéreuses. Jusqu’à ce soir où marchant seule dans la nuit en écoutant « La nuit » de Grand Corps Malade », c'était une évidence, il fallait que je le lise.

Eloge de la nuit, est un OLNI (ndlr : Objet littéraire non identifié). C’est beau, c’est bien écrit, ça chatouille le sens esthétique souvent. C’est intéressant, inhabituel. A mi chemin entre poésie et philosophie, surprenant. Entre mythologie grecque et ressenti personnel, religion et théâtre. Plus qu'un roman à proprement parler, c'est un hommage à "La Nuit" et ses milles visages dans la littérature, la culture populaire, le cinéma ... Un ouvrage qui donne plus la sensation de lire un essai, Type mémoire sur la place de la Nuit dans notre culture qu'un réel roman.

A mon sens, à recommander aux curieux, aux amoureux de la Nuit, à ceux qui aiment lire sur la mythologie grecque et les religions monothéistes. J'ai la sensation que c'est le genre de livre qui soit séduit réellement soit ennuie profondément, sans réelle demie-mesure.

En somme, un ouvrage que je recommande, ne serait-ce que pour ouvrir ses perspectives littéraires. Et puis dans le pire des cas ... c'est court.

Playlist de lecture associée : « La nuit - Grand Corps Malade », Obviously.