Entendre Heidegger et autres exercices d'écoute

Fiche technique

Auteur :

François Fédier
Genre : EssaiDate de publication (pays d'origine) : Parution France : février 2008

Éditeur :

Le Grand Souffle
ISBN : 9782916492230

Résumé : C'est grâce à Jean Beaufret que j'ai pu entendre. Sans lui, je n'aurais sans doute pas été capable de porter attention au propos de Heidegger : il est au premier abord presque inaudible, tant ce qui y est dit demande qu'on ouvre grand les oreilles. Le renom du philosophe ne vient pas faciliter les choses. La gloire elle aussi est faite de malentendus.Dissiper les malentendus est une entreprise fastidieuse : rien n'est plus obtus qu'un homme qui ne veut rien entendre. Le présent livre ne se propose donc pas ce but. Il lui suffit amplement de mettre autant que possible les lecteurs au contact de ce que montre Heidegger, cette contrée si proche, mais que nous avons les plus grandes peines du monde à percevoir, et où tant de richesses dorment à notre insu.Les textes ici rassemblés, dont la moitié sont inédits, ont été écrits de 1983 à 2007.Mon souhait le plus cher est que ce livre puisse donner envie d'écouter : un peu comme lors de ces instants d'attente joyeuse - quand, une fois le la donné à l'orchestre, chaque instrument se met pour lui-même à s'accorder dans sa tessiture, au milieu d'un brouhaha croissant, jusqu'à ce que s'installe soudain le silence où le concert peut commencer.Extrait du livre :Commémoration Il y a dix ans aujourd'hui, Martin Heidegger mourait à Fribourg. Nous voici ensemble pour nous remémorer : lorsque la nouvelle se répandit, nombreux sont ceux qui éprouvèrent une grande peine. Les uns avaient perdu un maître ; d'autres quelqu'un dont ils avaient appris beaucoup. Certains pleuraient un ami, ou tout simplement un être qu'ils aimaient. Le deuil avait commencé.Or nous ne faisons pas vraiment l'expérience du deuil si nous ne sommes pas profondément endeuillés. Un mot de Heidegger nous éclaire là-dessus :Plus le deuil est profond, et plus appelle en lui, reposante, la joie.Notre deuil, après dix ans, est-il vraiment devenu plus profond ? À une seule condition : que nous ayons entendu l'appel de la joie qui repose au fond du deuil.Quelle joie, don