Espaces publics, architecture et urbanité de part et d'autre de l'Atlantique
Fiche technique
Auteur :
François TOMASGenre : Culture & sociétéDate de publication (pays d'origine) : Langue d'origine : FrançaisParution France : 2002Résumé : Il y a un demi-siècle, en juillet 1951, le VIIIe Congrès International d'Architecture Moderne (CIAM), réuni à Hoddesdon en Angleterre, fut consacré au thème du centre civique, the civic area, que les participants préféraient qualifier de cœur de ville, the Heart of the City, voire de Core, ce cœur du cœur comme le précise l'Oxford English Dictionnary. Quel que soit le signifiant il s'agissait d'un concept dont le signifié désignait à la fois des lieux ouverts où se déroulait la vie collective des citadins et des lieux symboliques, porteurs de la personnalité d'une ville. A peu de chose près on voit que ce concept correspond à celui d'espace public qui s'est imposé à partir des années 1970. C'était alors un thème que les Modernes considéraient comme étant non seulement d'actualité (on sortait de la Seconde Guerre Mondiale et nombre de centres civiques avaient été plus ou moins endommagés par les bombardements) mais aussi déterminant pour l'avenir des villes. Un demi-siècle plus tard, en introduction aux actes de ce colloque qui a réuni sur un thème équivalent à Chambéry des maîtres d'ouvrages, des maîtres d'œuvre et des chercheurs en sciences humaines des deux côtés de l'Atlantique, ainsi qu'une centaine d'étudiants d'architecture, nous présenterons deux séries de réflexions. Tout d'abord pour affirmer que tout autant qu'en 1951 l'espace public, alias centre civique ou cœur de ville, reste un thème d'actualité et un enjeu fondamental pour la ville. Ensuite pour constater que ce n'est malheureusement pas parce que le diagnostic était pertinent qu'il en allait de même des solutions préconisées. Aussi bien dans les projets ou les réalisations offerts en exemple que dans les conclusions du VIIIe CIAM on constate, en effet, bien des ambiguïtés quand ce n'est pas des contradictions. Est-ce parce que, de manière tout autant empirique que véritablement raisonnée, nous avons tiré les leçons de cet échec ? En tout cas le ton a bien changé comme on pourra le constater à la lecture des interventions au colloque de Chambéry. Les Modernes savaient ce qu'ils voulaient alors qu'aujourd'hui nous n'avons de certitude que sur ce que nous ne voulons pas. Est-ce qu'une attitude plus modeste face à cette réalité si complexe et proliférante qu'est devenue la ville sera plus efficace pour assurer une vie plus humaine ? C'est en tout cas l'objectif de ce colloque d'y contribuer en présentant non pas des recettes mais des analyses et des expériences. Les contributions orales et visuelles présentées à Chambéry nous paraissent sur ce plan tout à fait représentatives des conditions dans lesquelles, de part et d'autre de l'Atlantique, les acteurs sociaux de ce tournant du millénaire s'efforcent de maintenir, grâce à des espaces publics de qualité, une ville plus humaine.