Je veux de l'écriture balancée comme Cathy Galliègue, dans ses mots sensuels, acérés. De l'écriture comme on boit, trop, seule, en sombrant dans le leurre. De celle qui ne soigne pas, ne fait rien oublier, qui exacerbe, qui rappelle, rend triste et coupable, qui soulage, oui, un instant, une soirée, une page ou deux et puis qui pique, le lendemain, gueule de papier, quand on a trop bouffé la feuille ou fini la bouteille. Quand on relit notre peine dans des mots qu'on n'aurait pas dû. Non. J'aurais pas dû l'écrire. Le penser. Le ressentir. Je veux écrire comme Cathy Galliègue, un texte court, dense, à l'âpreté addictive des tannins, sur un sujet simple et fort, sur la vie quand elle dérape, quand elle glisse sur le verglas. Écrire avec ces mots du soir, ceux-là les malheureux, les mélancoliques, fatigués. Ça, j'en veux !