Et j'abattrai l'arrogance des tyrans est le second livre adoptant "une écriture moderne" que je lis cette année et j'ai décidément un sérieux problème avec cette façon d'écrire.
On ne peut nier que le titre est accrocheur et plein de promesses pour quelqu'un travaillant sur l'histoire et la politique. Il y a de beaux passages, des citations sympathiques à retenir et l'avantage d'utiliser une femme en tant que protagoniste.
Mais voilà, je ne mettrai pas cette note si mon avis s'arrêtait là. Je ne sais pas vraiment par où commencer.
Le personnage de Johanna, très fort, est rendu insupportable par le style d'écriture. En effet, par des parenthèses incessantes, l'auteur cherche à placer des remarques/pensées de Johanna ou à faire des rappels de son passé pour mettre en place une connivence qui devient très très lourde. De plus, ce style perd la narration car il adopte à tour de rôle, un récit à la troisième personne et un récit à la première.
On sent dans chaque ligne le féminisme de l'auteur (je devrais d'ailleurs dire autrice), ce qui est tout à son honneur. Malheureusement, rien n'est réellement développé. Le discours se cantonne à quelque chose d'assez basique sur la condition sociale, et par conséquent personnelle, inexistante des femmes à son époque. Et c'est bien ce que je reproche à cet ouvrage jalonné de très bonnes idées rarement voir jamais développées. Il en est de même d'un point de vue politique. Les idées sont trop communes et l'autrice se perd dans les références pour accrocher le lecteur. C'est bien dommage car ce récit pourrait être très éducatif s'il était plus poussé; d'autant plus qu'il ne s'adresse pas au grand public au vu de son éditeur et de son titre.
Enfin, et il s'agit vraiment plus d'une critique envers l'écriture moderne, l'usage d'anachronismes (événements, catégorisations et courants de pensée) constants et de comparaisons avec des affaires contemporaines m'ont rebuté. Ce livre cherche à dire beaucoup mais se cantonne au lieu commun. De plus il échoue à nous faire réfléchir puisqu'il expose des références trop directes, sans laisser de place à l'analyse; plutôt que de suggérer ce livre rabâche les références. Bref,cet ouvrage, trop influencé par le désir d'une immédiateté de la connaissance, nous empêche de penser.
Peut-être serait-il intéressant pour une personne qui n'est pas très renseigné sur ces sujets et qui aimerait une première approche mais je le déconseille aux connaisseurs du féminisme et des histoires de la révolte.