Gioia a eu une enfance chaotique et son adolescence l’est tout autant. Son père est violent et alcoolique, sa mère est alcoolique également, ils se séparent et se remettent ensemble périodiquement, mais dans tous les cas la famille vit dans une grande précarité. Gioia se sent différente des autres, elle se tient à l’écart autant qu’elle est tenue à l’écart. Le seul dont elle soit proche au lycée c’est son professeur de philosophie. Elle a seulement une amie, Tonia, qu’elle voit en dehors, toujours franche avec elle, précieuse et indéfectible et pour cause c’est une amie imaginaire... Un soir alors qu’elle fuit l’ambiance familiale elle rencontre un jeune homme à la terrasse d’un bar désert. C’est une rencontre houleuse, mais elle en tombe malgré tout vite amoureuse. Quand il disparaît brusquement c’est l’incompréhension, elle ne peut se résoudre à l’explication la plus simple et la plus probable, qui est que maintenant qu’il a couché avec elle il se désintéresse d’elle. Elle va donc tenter de le retrouver par tous les moyens.
Un récit au ton singulier, en effet c’est une narration assez atypique, avec un humour particulier. Les chapitres sont courts et en font un roman qui se lit très vite malgré son épaisseur. Surtout que du moment où le garçon disparaît un suspense s’installe, le roman prend une tournure inattendue, on se met alors à douter et à s’interroger comme la narratrice. Gioia se pose en permanence beaucoup de questions existentielles, c’est une jeune fille en construction qui doit faire face à un quotidien difficile et que sa rencontre avec Lo va bousculer, car elle va découvrir l’amour avec lui, mais pas que… Autre petit plus que j’ai beaucoup apprécié lors de cette lecture, la découverte de mots qui n’existent que dans une langue et sont difficilement traduisibles en italien et que la narratrice collectionne, j’ai trouvé cela plein de beauté et de poésie.
Sandra