j'ai voulu lire ce bouquin dans un premier temps pour exorciser la honte que je ressens d'être née dans le milieu dans lequel je suis née, sur le territoire sur lequel je suis née, entourée des gens qui m'ont entourée ; dans un deuxième temps pour avoir quelques infos sur la reproduction sociale en france à avoir en tête dans le cadre de mon travail


le choix d’organisation m’a troublée parce que je pensais que chaque parent aurait droit à un chapitre : l’auteur a décidé d’organiser son ouvrage à la fois thématiquement et chronologiquement, ce dont je n’ai pas été fan ; en fait, il est possible que ça ait même gêné ma lecture ! je n'ai pas le souvenir d'avoir lu au sujet de personnes matériellement isolées (c'est-à-dire, parce que les mobilités sont peu développées là où elles vivent). les voix de personnes qui composent cette france rurale m'ont manquée parce que si chaque zone géographique a ses spécificités, il me paraît important de souligner que les jeunes de familles précaires en zone rurale reçoivent non seulement un héritage culturel appauvri comparé à d’autres mais ont nettement moins d’opportunités de le développer de façon plus autonome ensuite puisque l’offre est moins importante. en réalité, ce n’est pas un reproche adressé à l’auteur parce que les vécus se ressemblent, indubitablement, mais de façon un peu égocentrée j’aurais voulu lire **exactement** ma propre expérience !! je repense aujourd'hui aux enseignants qui nous avaient emmenés en sortie (particulièrement à paris) lorsque j'étais en primaire et au collège ; j'ai gardé un petit livret sur claude monet acheté au musée de l'orangerie en cm2 comme un trésor pendant longtemps + un porte-clé d'une joconde warholesque acheté au louvre en 6eme … que j'ai toujours ... !!!! je pense ce qui est exprimé par la plupart des transfuges de l’ouvrage et ce qui en constitue peut-être une partie de la conclusion : une forme de regret d’être née dans ce milieu tout en n’ayant pas voulu naître et grandir ailleurs


"mon cousin Mickaël, qui a été élevé comme mon frère, travaille au moment où j'écris ces lignes dans une usine de seringues. lorsque je lui ai parlé de mon projet de livre, il a remis les choses en perspective : "pourquoi il faudrait toujours monter dans la société ?""

"comme Lus, de nombreux transfuges en construction apprennent à se distinguer en observant les parents des autres. ils croisent de nombreux "adjuvants" sur le chemin, avec lesquels ils entretiennent une relation d'amour-haine."

"pour moi, l'école, c'était s'enfuir : j'ai construit toute une partie de ma jeunesse sur le fait de quitter ce putain de milieu."

obscurantiste
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le 16 janv. 2025

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