Livre trop méconnu. Gongora est sans doute l'un des trois grands poètes du siècle d'or, avec Saint Jean de la Croix et Quevedo. Une écriture obscure et concettiste, qui livre en fragment (c'est une suite d'épigrammes de huit vers) un récit galant inspiré de la mythologie: l'amour non amour du hideux Polyphème pour la divine Galatée. La matière de l'ouvrage - l'amour (presque) impossible du laid pour le beau, impose au vers sa forme: l'antithèse régit la disposition des syntagmes, et fait étinceler, par contraste, les opposés qui s'affrontent.


En plus la traduction d'Ancel est magnifique, avec rimes et vers, une syntaxe, à l'image de celle de Gongora, à la fois déconstruite et parfaitement maitrisée, qui rentre dans le moule du huitain comme une perle dans son écrin.


Pour permettre au lecteur de comprendre ce qu'il lit, a été diligemment ajoutée, pour chaque poème, une paraphrase en prose, qui expose clairement le sens ardu, mais toujours existant et précis, du huitain.

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le 10 août 2017

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