Le monde avance, le quotidien évolue, nos interactions sociales aussi.
Face à cet état de faits, les auteurs adoptent la position d'un narrateur omniscient dont l'avis, bien que distillé à dose homéopathique, influence le regard du lecteur : Nos existences numériques sont passablement pathétiques et les services qui la composent nous éloignent irrémédiablement de l'authenticité du "réel".
Tout au long de l'ouvrage, qui égrène anecdote après anecdote, les auteurs nous livrent les travers digitaux d'utilisateurs peu enclin à prendre du recul sur leurs activités numériques. Chacune s'achève sous la forme d'une conclusion qui peut se réduire à "C'est la vie, nous ne pouvons rien y faire."...
Ce refrain pessimiste, légèrement cynique bien que très léger m'a gâché le contenu, somme toute assez honnête, de ce livre. Peut-on à l'heure actuel adopter un point de vue si limité sur les conséquences des réseaux sociaux? N'est-ce pas un peu facile de ne présenter que nos mauvaises habitudes socio-numériques d'utilisateurs de facebook, twitter, adopteunmec et compagnie?
Je me pose très clairement les questions suivantes : Est-ce que ce point de vue est représentatif de celui des auteurs? Auquel cas, je me pose en désaccord avec celui-ci, mais je le respecte et le comprend; ou bien est-ce par roublardise intellectuelle qu'ils tapent sans l'assumer sur les évolutions numériques que connaissent nos sociétés? Madame Michu étant sceptique vis à vis de tous ce qui à trait à 'l'Internet', il est bien facile de la conforter dans son point de vue sans le dire ouvertement!
Bref, un livre qui m'a laissé une désagréable sensation de manipulation.