Ce n’est pas qu’une simple autobiographie d’une championne, d’une coureuse américaine. C’est l’histoire d’une enfant, d’une adolescente, d’une femme, atteinte d’une maladie mentale diagnostiquée très tard, bien après ses 40 ans.


Suzy Flavor-Hamilton nous détaille donc son enfance, dans une famille où l’on parlait peu. Elle a deux soeurs, un frère. C’est la petite dernière. Son père est son héros. Elle découvre qu’elle aime courir et encore courir et ce très vite. Elle veut être la meilleure. Elle n’a pas confiance en elle. Elle ne veut décevoir personne.


Suzy Flavor-Hamilton décrit les troubles qui ont jalonné une partie de sa vie, comme la boulimie, n’être jamais satisfaite, aller toujours plus loin, ne pas être là lorsque les échéances des JO se profilent, être une mère étouffante pour sa fille, trouver des exécutoires pour être heureuse, comme devenir call-girl à Las Vegas, jusqu’à ce que sa vie double soit dévoilée. Elle nous apprend la maladie de son frère et de sa mort. Suzy n’a jamais pu se poser. Elle ne supportait pas de ne rien faire. Il est vrai qu’elle n’a jamais été très bonne à l’école, mais elle avait trouvé dans l’art, dans la course ce qui lui permettait de réussir. Elle a, également signé de très beaux contrats publicitaires. Elle a refusé de se doper lorsqu’elle était athlète. Elle a et continue encore de donner des conférences. Ces dernières sont beaucoup plus parlantes puisqu’elle est atteinte de troubles bipolaires.


Outre cette vie d’athlète, cette autobiographie démontre qu’il est difficile de diagnostiquer cette maladie. De un, il y a quelques années, la médecine psychiatrique n’était pas aussi développée et les tabous étaient présents. La bipolarité est une maladie qui peut aller jusqu’à la mort. Suzy nous décrit tous les symptômes de la bipolarité qu’elle a subis. Maintenant, elle se soigne. Alors oui, la maladie est une excuse. Elle s’est détournée et a fait à sa famille, à ses amis. Mais outre ce témoignage, il faut rendre hommage, comme elle le fait, à son mari qui a toujours été là depuis les débuts. Il l’a toujours soutenue envers et contre tous. Il a prodigué des conseils mais elle ne les a pas écoutés. Par contre, on ne sait pas comment sa fille a pu vivre tous ces instants, même si elle a toujours été protégée par son père. Cette autobiographie permet d’en connaître plus sur cette maladie mentale. Comme quoi, il ne faut juger personne. Ceux qui en sont atteints souffrent énormément. La famille également. Un témoignage bouleversant et nécessaire.

Angélita
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le 8 avr. 2016

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