Dans cet ouvrage, Philippe Trétiack tient à montrer que les architectes ne sont pas si mauvais dans leur costume noir de maître à penser. Mais très vite tous en prennent pour leur grade (politiques, maître d’ouvrage, promoteurs, et au final urbanistes et architectes…) . Se basant sur de très nombreux exemples, l’auteur balancent les « mauvais » exemples d’architectures avec en tête la BNF, visiblement sa véritable bête noire. L’ouvrage soulève ainsi de nombreuses questions et permet de comprendre pourquoi les architectes sont si souvent montrés du doigt et décriés : manque d’intérêt du public, archistars présomptueux, concours vérolés, politiques faussement intéressées… L’intention est plus que louable !
Cependant, ce livre écrit par un architecte, s’adresse aux architectes. Et c’est bien dommage pour celui qui voulait faire comprendre que les archis ne sont pas seuls responsables des maux de la ville. Car les exemples pris et les architectes cités ne sont toujours pas connus du grand public. Quelques illustrations viennent faire écho aux bâtiments mais dans l’ensemble et pour ma part, j’ai souvent du faire une recherche de ces bâtiments pour me remettre dans le contexte.
Au final, l’ouvrage qui se voudrait incisif énumère les mauvais exemples et finit par paraître comme un catalogue accusateur.
Heureusement, l’édition de 2011 propose un postface écrit par l’auteur qui revoit son livre à la lumière des dix années passées. Certains des bâtiments décriés retrouvent grâce à ses yeux et l’auteur revient sur l’apport de son ouvrage qu’il aime penser comme novateur dans ce petit monde consanguin.
On peut dont considérer cet ouvrage comme une série de piste des réflexions qui confortera ceux qui sont déjà au courant de la dure réalité du métier d’architecte et comme une entrée en matière pour les vrais passionnés d'architecture en dehors des magazines design en papier glacés !