Je ne vais pas mentir, je ne l'ai pas encore lue à 100% de A à Z; mais je la consulte chaque fois que je recroise un film de Fernandel, cherchant les pages correspondantes.
En détail, je préfère la couverture de mon exemplaire différente de celle de SC, mais où je découvre que son auteur Jacques Lorcey a bien d'autres passions et a sérieusement publié.
Puis je découvre sur wiki que son nom de plume était un "pseudonyme utilisé par Sacha Guitry à ses débuts".
Je découvre ensuite que ce "Jacques Falgueirettes" ( de Sète) a, entre autres, été chanteur d'opéra et acteur, conseillé par rien de moins que "Daniel Sorano", un des meilleurs Cyrano (adoré par Aurea de SC).
Après "pensionnaire à la Comédie-Française", ce Jacques Lorcey a aussi été professeur de théâtre, directeur de compagnies, libraire expert en arts du spectacles et "directeur artistique du (très inclusif) Festival des Rencontres classiques d'Orange" (selon wiki).
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J'aime les pages consacrées au Schpountz, un des mes Fernandel et Pagnol favoris:
_"Les critiques contemporains n'ont pas toujours remarqué que le Schpountz était ...moins bête qu'il n'en avait l'air. L'extraordinaire réussite du petit méridional rêveur et mythomane qui "monte" à Paris et prouve qu'il a réellement du talent , n'est-elle pas à la fois celle de Fernandel et de Pagnol lui-même?...Au milieu du vrai cabotinage , la démesure "artistique" d'Irénée, loin d'être une caricature grossière n'est-elle pas plutôt le symbole de cet instinct de jeu, naïf et pur, que tout enfant porte en lui et qui est à l'origine même du théâtre?" (Jacques Lorcey, page 97)
_"(...) Loin d'être une plaisanterie dont un Occitan serait la victime expiatoire, Le Schpountz apparait, dans ces perspectives , comme un essai, réussi, de purification du cinéma par l'injection d'une simplicité, d'une candeur, d'une philosophie de la vie toutes méridionales , dont le présume fada est précisément porteur" (Jacques Lacey citant la bio de Fernandel par "Claude Beylie chez Seghers, 1974, p. 83")
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Bien avant cette biographie et même avant sans doute de connaître Fernandel, j'avais déjà enfant développé une gratitude pour les artistes de sortir mes parents des soucis... déjà, j'avais pressenti, sans le formuler, que des acteurs, peintres et artistes, surtout les drôles, étaient comme des Saints...mais Laïcs...leur miracle est qu'ils nous soulèvent un instant de la nasse que la vie peut parfois être...ils nous mettent un instant dans une bulle virtuelle à l'abri des ennuis.
Or l'incipit de cette biographie de Fernandel le dit encore bien mieux que moi bien sûr:
....Jacques Lorcey cite justement Pagnol dans le Schpountz: "Quand on fait rire sur la scène ou sur l’écran, on ne s’abaisse pas, bien au contraire. Faire rire ceux qui rentrent des champs, avec leurs grandes mains tellement dures qu’ils ne peuvent plus les fermer ; ceux qui sortent des bureaux avec leurs petites poitrines qui ne savent plus le goût de l’air ; ceux qui reviennent de l’usine, la tête basse, les ongles cassés, avec de l’huile noire dans les coupures de leurs doigts...Faire rire tous ceux qui mourront, faire rire tous ceux qui ont perdu leur mère...ou qui la perdront...Celui qui leur fait oublier, un instant, les petites misères...la fatigue, l'inquiétude et la mort ; celui qui fait rire des êtres qui ont tant de raisons de pleurer , celui-là leur donne la force de vivre, et on l'aime comme un bienfaiteur" (Marcel Pagnol cité par Lorcey, dés la page 7).
nb.: ...je découvre aussi beaucoup de films que j'avais je crois même pas encore remarqués dans la filmo de Fernandel et que je rêve de tenter comme par exemple Les Gueux au Paradis de 1945 dont une photo me donne très envie (Fernandel en ...saint Nicolas, Raimu en saint Nicodème et Alerme, en saint Pierre ...amo)