Bourré d'humour et de références cinématographiques

Imaginez : vous êtes assis à la terrasse d’un café, sirotant une menthe à l’eau ; un rayon de soleil vous chatouille nonchalamment le bout du nez tandis qu’un pigeon roucoule à votre oreille « spring is coming » ; pour fêter l’évènement, une cacahuète finement salée s’apprête à trouver son chemin vers votre bouche entrouverte. Votre regard, soudain, est attiré par un jeune couple : vous froncez les sourcils. Vous les connaissez. Ce jeune homme brun à l’air un peu perdu, séduisant de maladresse… Cette femme aux traits fins, jolie avec son air butée, et qui semble décidée pour deux… Où donc les avez-vous déjà rencontrés ? Mais oui, bien sûr ! Dans votre mémoire cinématographique… Grégory Peck et Audrey Hepburn, ce sont eux ! Avec curiosité, vous les regardez s’approcher. Ils gesticulent beaucoup, quelque chose semble les perturber. Vous finissez par distinguer leurs paroles. Et vos sourcils font la route inverse pour venir se percher tout en haut de votre front : Grégory et Audrey sont toulousains. Et ça s’entend.

Félicitations : vous venez de faire connaissance avec les héros de « Film noir dans la ville rose ». Et après le manège désenchanté d’Isabelle, les questions métaphysiques de Jean-Fabien, les intrigues politiques de Régis et les rois moches qui puent de Catherine, je vous propose de goûter à un peu de légèreté.

Cessez de jouer les soliveaux : avalez votre cacahuète et venez me rejoindre de l’autre côté de la caméra.

Car Film Noir se lit comme on regarde une bonne vieille comédie américaine des années 60. C’est frais, c’est drôle, c’est bourré de références, de rebondissements et de surprises. L’intrigue est celle d’un thriller qui se jouerait dans un décor de cinéma : un réalisateur assassiné, un producteur louche, un suspect idéal loueur de DVD, une ingénue pas si ingénue mais férue de vieux films, et une énigme futée dont la clé se trouve chez Hitchcock, Lubitsch et leurs potes. On y croise aussi une galerie de personnages fantaisistes, qui prennent un malin plaisir à ne pas être ce que l’on croit.

La ville rose (à prononcer avé l’assent) offre un cadre idéal à ce polar humoristique, dont on appréciera la faculté à faire oublier tout un tas de trucs désagréables – comme la crise, la déliquescence morale de la classe politique, la Corée thermonucléaire, non-mais-allô-quoi™ . Ce qui, il faut le reconnaitre, ne fait pas de mal.

La seule question à se poser réellement avant de consommer ce Film noir concerne l’accompagnement : popcorns caramélisés ou esquimaux glacés ? Une fois celle-ci résolue, vous vous rendrez avec bonheur sur le fort joli site d'Otto Rivers pour y commander son roman.
KylieRavera
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le 27 avr. 2013

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KylieRavera

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