Joachim, le narrateur, est un jeune lycéen. Sa sœur Pauline fait sa rentrée en seconde dans le même lycée que lui. Joachim et Pauline ont deux mères. Ils sont nés d’une procréation médicalement assistée, cette procédure est illégale en France aujourd’hui mais elle est possible en Belgique. Cette situation a toujours été acceptée par les autres camarades jusqu’au jour où Pauline entre au lycée
Les chagrins d’amour, les contrariétés d’ado, comment se faire sa place au lycée, les petits tracas du quotidien, tout y est décrit avec beaucoup de réalisme. Progressivement le lecteur perçoit l’impuissance de Joachim vis-à-vis du mal-être grandissant de sa sœur. En effet, quelques jours après la rentrée, toute sa classe la rejette car elle est issue d’une famille homoparentale. Elle se renferme sur elle-même, vide sa chambre, change d’attitude. Joachim essaie de lui parler mais sans succès. Il est totalement impuissant et Pauline ne veut pas de son aide. Son frère n’a pas du tout la même perception que sa sœur sur l’homoparentalité.
Les questions sont posées avec beaucoup de franchise et de lucidité par exemple sur la recherche du père biologique. Les descriptions et les réactions de l’entourage proche sont très réalistes et aucune question dérangeantes n’est épargné aux lecteurs. L’une des grand-mère a totalement coupée les ponts depuis que sa fille lui a annoncé son homosexualité et ne souhaite même pas rencontrer ses petits-enfants.
Dans ce roman, le lecteur perçoit la force d’une famille qui se reconstitue comme elle peut et quoi qu’il arrive même si celle-ci n’est pas traditionnelle. Énormément de tendresse, de sincérité dans ce roman qui est très actuel.
L’auteure a su dépasser le simple questionnement autour de l’homoparentalité pour amener le lecteur à une véritable réflexion intelligente et nécessaire en ces temps où l’homosexualité pose encore des problèmes à certains en France.
En bref, un roman intelligent et nécessaire.