Si tant est que nous connaissions un peu Serge Gainsbourg, ce livre ne nous apprendra quasiment rien sur lui. Mis à part, à la rigueur, un chapitre sur son appartement de la rue de Verneuil, le reste n'est qu'un ramassis de banalités digne d'une émission spéciale sur France 2 présentée par Drucker. nous avons droit à tous les clichés sur le bonhomme : Gainsbourg séducteur, provocateur, ivre, sensible, dandy, etc. L'auteur nous ressort tous les poncifs et toutes les images déjà vues : Gainsbourg et Bardot, Je t'aime... moi non plus, le scandale, le bifton crâmé en plein plateau télé, Whitney Houston, jusqu'à cette fameuse phrase répétée jusqu'à la nausée ("quand Gainsbarre se bourre, Gainsbourg se barre").
En bref, rien d’intéressant sur l'auteur de Melody Nelson.
Par contre, Frank Maubert n'oublie pas de parler de lui. C'est bien là un des grands paradoxes des biographies, qu'elles nous en apprennent souvent plus sur leur auteur que sur leur sujet. Et ici, Maubert se lâche, en mode "j'ai eu une relation privilégiée avec le génie". Et Gainsbourg m'a offert une bouteille de cognac à 500 balles. Et Gainsbourg m'a invité chez lui. Et Gainsbourg m'a fait des cocktails. Et Gainsbourg m'a fait visiter le Louvre. Et Gainsbourg a fait plein d'entretiens avec moi, où il s'est livré personnellement. Et je suis un fan de la première heure. Et patati et patata.
En bref, un livre court mais sans intérêt.