Gdansk, la mémoire ouvrière
Fiche technique
Auteur :
Jean-Yves PotelGenres : Essai, Culture & sociétéDate de publication (pays d'origine) : Langue d'origine : PolonaisTraducteur :
Anna RomanowskaParution France : 1982Éditeur :
François MasperoRésumé : Port hanséatique, « territoire libre » entre les deux guerres, Gdansk est maintenant la capitale de la Pologne ouvrière. Elle concentre ses espoirs, sa ténacité, ses combats. Sa mémoire aussi. Décembre 1970, août 1980, ces deux soulèvements des travailleurs de Gdansk ont bouleversé l'histoire de la Pologne et tenté de la sortir des ornières du « socialisme réel ». Le premier se termina par un massacre, le second par une victoire précaire : la naissance du syndicat Solidarité. Mais ces combats restent intimement liés. En août 1980, l'une des principales revendications du Comité de grève inter-entreprises installé au chantier Lénine, fut la construction d'un monument aux victimes de 1970. C'est que la douleur de Décembre habite tous les acteurs d'Août, soude leur dignité. Les habitants des Trois Villes - Gdansk, Gdynia et Sopot - n'ont pas oublié. Ce livre leur donne la parole. Ils se sont tus pendant dix longues années. Ils racontent pour la première fois les terribles journées de Décembre, l'acharnement des hommes et des femmes qui, malgré les poursuites policières, ont maintenu le souvenir. L'auteur a rassemblé leurs témoignages au terme d'une longue enquête menée en collaboration avec des militants du syndicat Solidarité. Les drames du passé éclairent ainsi la conscience du présent, que ce soit à travers la vie souterraine de tout un peuple ou dans les destins individuels. Ceux, par exemple, d'Andrezej Gwiasda ou d'Anna Walentynowicz, qui évoquent la lutte patiente des premiers syndicats libres fondés à Gdansk en 1978 ; ceux, plus anonymes des ouvriers et ouvrières qui racontent « leur » Décembre. Aujourd'hui, après le coup militaire de décembre 1981, la chape du silence s'est de nouveau abattue sur Gdansk comme sur toute la Pologne. Ces voix qui ont un moment parlé de liberté restent vivantes. Elles nous permettent de comprendre, en exprimant les luttes, les souffrances, les espoirs d'hier, ce que sont les luttes, les souffrances, les espoirs d'aujourd'hui : à nous de les écouter pour faire en sorte que le silence ne gagne pas.