Tour du monde en 180 gays
J'hésite en 6 et 7. Je ne suis pas certain de jamais relire ce long documentaire décousu, plus manifestement conçu comme le synopsis d'un reportage, d'ailleurs en courts de tournage. Cela fourmille d'anecdotes et de notules critiques mais manque souvent de recul analytique, hors une passionnante taxinomie des stratégies urbanistiques des gays sur l'exemple des USA. Photographie partiale, elle a l'avantage de la vastitude de son panorama et de se parcourir aisément - journalisme léger, parfois grave, traversé de vignettes saisissantes et de portraits efficacement troussés, j'en garde la sensation d'un cliché honnête, de ceux que l'on peut faire en parcourant le monde à toute vitesse à la recherche de certains signes, et du paysage qui s'ensuit. Pour le territoire, une méthode qui pourrait s'apparenter à l'archéologie foucaldienne pour l'histoire - mutatis mutandis, ce qui demanderait un certain travail qui n'est pas du propos de F. Martel. Instantané dynamique et vivant de la vie homo à la surface de la planète et de la façon dont Internet change considérablement la donne, Global Gay est la dénomination de cette vague de fond qui rend désormais impossibile l'invisibilisation politique des questions liées au sexe et au genre, toutes choses égales d'ailleurs (un collapse d'Internet changerait considérablement la donne).