Comme je l'avais promis dans mon article sur le pilote de la série adaptée du premier opus de cette saga, me voici donc sur le point de te livrer mon avis sur le huitième tome des Bridgerton. Depuis, j'ai vu la saison complète et, comme je l'ai écrit, je n'avais qu'une envie : relire les ouvrages de Julia Quinn pour retrouver cette famille telle que je l'avais découverte -et aimée- la première fois. Si tu as jeté un œil sur les billets consacrés aux tomes précédents, tu sais que leur qualité est inégale. D'ailleurs la romance de Gregory ne m'avait laissé que peu de souvenirs...
Comme tu l'as compris, ami-lecteur, il s'agit bien ici d'une relecture. Impossible pour moi de jurer que cette critique aurait été tout à fait la même la première fois. En effet, depuis, j'ai découvert d'autres sagas que j'ai aimé encore plus que celle de madame Quinn. Deux en fait... *La Ronde des saisons* et sa « suite » dont je n'ai pas encore pris le temps de te parler... Cela aurait pu me rendre plus sévère mais le visionnage de la série de Netflix a fortement changé la donne. Je crois vraiment que j'aurais été plus dure sans cela...
J'ai en effet été plus sensible à l'humour habituel de l'autrice. Le résumé laisse présager une romance froufroutante des plus classiques. Gregory a le coup de foudre pour une beauté. Il ne la connaît pas mais il la veut. Sauf que bien entendu, c'est une toquade. L'héroïne de sa romance sera Lucinda, la meilleure amie de cette femme pour laquelle il a un béguin très fort. Lucinda est fiancée, promise depuis des années à un homme qu'elle n'a rencontré que trois fois. L'histoire est romantique et rocambolesque, on n'y croit seulement parce qu'on se laisse faire... Et pourtant, malgré les invraisemblances et les clichés, j'ai apprécié ma lecture grâce à l'humour présent tout au long du récit. En fait, en terme de narration, ce tome se rapproche pas mal de celui consacré à Benedict. Franchement, sans le regard mordant de madame Quinn, j'aurais levé les yeux ciel. Quand Gregory a son fameux coup de foudre pour Hermione, Lucy est déjà blasée. Il faut dire que personne ne la remarque, elle est certes jolie mais passe inaperçue aux côtés de sa meilleure amie. La jeune femme a donc l'habitude de voir des soupirants énamourés... La description qu'elle fait de Gregory lors de son coup de cœur est sans pitié :
Ses yeux avaient cet aspect légèrement vitreux, ses lèvres étaient entrouvertes, et il semblait n'avoir qu'une envie : jeter Hermione en travers de son épaule et s'enfuir avec son précieux butin, au mépris de toute bienséance.
Bref, sans la galerie de personnages que l'on aime déjà (Kate et Hyacinthe entre autres) et la légèreté de l'écriture, sans nul doute que ce roman n'aurait rien pour le faire sortir du lot. D'ailleurs, il reste, avec Benedict et Eloïse, un de ceux que j'ai le moins aimés de la saga.