Comme pour Mala vida, son premier roman, Marc Fernandez a ancré l’intrigue de Guérilla social club dans des faits réels survenus en Amérique latine et en Europe, notamment en Espagne, lui qui connait si bien l’Histoire de ces pays de par son passé de journaliste spécialisé dans ces contrées.
Reprenant certains des personnages découverts dans son premier ouvrage, il nous emmène cette fois-ci sur le terrain des dictatures militaires. Quarante ans après le coup d’État ayant permis à Pinochet d’accéder au pouvoir au Chili et trente ans après que ce dernier ait réchappé à une tentative d’assassinat, d’anciens guérilleros ayant combattu les diverses juntes d’Amérique latine sont retrouvés assassinés en Espagne, en Argentine et au Chili. Parmi ces victimes se trouve l’un des meilleurs amis de Diego Martin, journaliste madrilène qui va par conséquent décider de se pencher sur cette affaire ; va alors s'en suivre une enquête périlleuse qui va l’obliger à se confronter aux fantômes de l’Histoire.
Marc Fernandez ayant longtemps exercé la profession de journaliste avant d’embrasser la carrière de romancier, cela se ressent fortement dans son écriture : de ce passé journalistique découle un récit documenté et pointilleux d’un point de vue historique, et fluide et direct d’un point de vue stylistique. Il a par ailleurs pris le parti de privilégier l’action et de laisser peu de place aux descriptions ce qui, pour ce genre de roman, n’est pas du tout problématique. Beaucoup d’action, donc, et beaucoup de dialogues également.
Guérilla social club est un roman plaisant qui se lit vite et sans difficultés. Les personnages sont bien construits et attachants, et les nombreux allers-retours entre l’Amérique du sud et l’Espagne ne nuisent pas à la fluidité du récit. Le principal point faible de ce roman, sans que cela ne nuise outre mesure à la qualité d’ensemble de l'ouvrage, est son dénouement traité un peu trop facilement au moyen d’une ellipse temporelle. C’est dommage.