On retrouve certains aspects du récit de Thucydide, notamment dans les batailles qui sont décrites d'un point de vue encore plus militaire que le précédent ! La vision politique est là aussi mais déjà on voit que Xénophon est largement orienté du côté des oligarques et de Sparte. On le retrouve plusieurs fois à largement laconiser et on remarque facilement son admiration pour Agésilas II qui déteint même quand il parle des faits d'arme son frère Téleutias. Mais tout Spartiate d'adoption qu'il est Xénophon finit quand même par se résigner à évoquer le Thébain Epaminondas pour la bataille de Mantinée, sûrement par admiration pour le génie tactique dont il fit preuve (ce fut le cas également à Leuctres mais là il ne donna pas de nom et il ne lui attribue pas non plus les manœuvres politiques habiles de Thèbes). De plus, les notes sont là pour combler les oublis volontaires de l'auteur ainsi que ses imprécisions qui le placent un peu en dessous de Thucydide comme historien. On notera cependant l'exploit de raconter 50 ans d'histoire en bien moins de pages que Thucydide qui n'en a raconté que 20. On voit aussi des plus qui rendent le récit très intéressant; de belles anecdotes et des discours retranscrits précisément car : là où Hérodote n'a pas vécu les Guerres Médiques, là où Thucydide a ,joué un rôle mineur dans la Guerre du Péloponnèse avant d'être exilé d'Athènes, Xénophon, lui, a pris part à un certain nombre des combats que l'ont voit et assisté à un certain nombre des discours que l'on entend dans les Helléniques. On note également une pointe d'humour qu'on retrouve très rarement chez Thucydide ce qui rend ce récit d'autant plus agréable à lire. A noter enfin que l’expédition des Dix Milles est racontée en détail dans l'Anabase voilà pourquoi il ne s'attarde pas à ce sujet ici. Un livre à lire absolument !