C’est avec une certaine méfiance que j’ai abordé Histoires magiques de l’Histoire de France, le second titre conseillé par Ghislain dans mon billet sur Le matin des magiciens, après un Les livres maudits quelque peu décevant. J’en ressors beaucoup plus enthousiaste.
L’ouvrage contient une quantité de chroniques, originellement conçues pour la radio, qui narrent des anecdotes historiques à plus ou moins haute teneur en fantastique. Outre l’intérêt du fond, la forme est également originale, puisqu’en sus de la narration proprement dite, chaque chronique est suivie par un dialogue entre le narrateur (Guy Breton ou Louis Pauwels) et le producteur de l’émission, Jacques Pradel.
Oui, ce Jacques Pradel-ci, qui, du coup, aura plus fait pour les rôlistes avec cette émission vieille de trente-cinq ans qu’avec ses pétouillages carpentrassiens. Car ce dialogue est aussi l’occasion de revenir sur les sources historiques des anecdotes en question et d’extrapoler un certain nombre de théories fumeuses sur le sujet en question.
Et des sujets, il y en a pléthore: bilocation, poltergeists, spiritisme, miracles, prémonitions, sans même parler des gens qui « ratent une marche » et se retrouve brièvement dans l’avenir ou dans le passé. Je recommande également le brillantissime « Napoléon Bonaparte n’a jamais existé » du premier tome.
D’ailleurs, de façon générale et pour une raison que j’ai du mal à m’expliquer, j’ai trouvé le premier tome plus intéressant que le second, qui pourtant est classé par thèmes et devrait de fait être plus resserré. Peut-être une forme de lassitude? Avec quatre-vingts histoires par tome, ce ne serait pas étonnant.
Après, il faut prendre ces deux tomes avec un certain recul: certes, ces anecdotes sont mentionnées comme historiques, mais elles sont souvent rapportées dans des sources de deuxième ou de troisième main. De plus, les deux auteurs ont tendance à se laisser emporter un peu trop vite sur la piste d’un « réalisme fantastique » qui ressemble quand même beaucoup à de la pipologie appliquée.
Et enfin, ce sont des textes qui, bien souvent, traitent de sujets au sujet desquels je sais – par expérience académique, vu que j’en ai étudié quelques-uns à l’université, comme la chasse aux sorcières – que, depuis, l’historiographie a considérablement progressé. Pour faire moins pédant: trente-cinq ans, ça date un peu.
Quand bien même, les deux tomes de ces Histoires magiques de l’Histoire de France méritent d’autant plus l’intérêt des historiens, curieux et autres rôlistes qu’elle viennent d’être réédités par les éditions Omnibus (chose que j’ai découverte bien évidemment après avoir commandé les deux volumes de l’édition de 1977).