Hollywood Crime Stories par Cinemaniaque
A bien des égards, Hollywood Crime Stories serait le complément non-négligeable du Hollywood Babylone de Kenneth Anger, même si les livres poursuivent deux visées différentes. Chez Anger, l'important était d'exposer les vices et dépravations communes à Hollywood ; chez Mirabel, il s'agit surtout de captiver le lecteur comme dans un bon roman policier.
D'emblée, Mirabel joue la carte de l' "investigation" et raconte chaque chapitre comme une enquête à part entière : d'abord, la découverte du crime (meurtre, suicide, etc.). Ensuite, retour en arrière pour tenter de comprendre qui était la victime/agresseur, et comment les faits se sont déroulés. Enfin, dans la mesure du possible, résolution de l'enquête ou, du moins, piste assez évidente pour être crédible.
Il en ressort alors le fin mot de l'histoire du viol de Roscoe Arbuckle, sur le crime atroce du Dahlia noir, sur les accointances d'Alain Delon avec la mafia, sur le caractère torturé de Max Linder et le mystère autour de la mort de Marylin Monroe. Mirabel reprend la logique chronologique d'Anger mais y ajoute un style très particulier, journalistique, qui donne au livre une force insoupçonnée quand les affaires énoncées sont de simples accidents qui ont mal tourné (David Carradine). Toutes les affaires ne se valent pas, et un certain déséquilibre prend place (comment comparer l'affaire Sharon Tate/Charles Manson avec le suicide de Jean Seberg ?) mais à la fin de la lecture, le constat reste le même : les stars peuvent être aussi brillantes que filantes dans le ciel du Cinéma.