Il rêvait de faire le cirque

Résumé : Beauregard avait des rêves ; aujourd'hui, il a un métier : professeur de latin. Il s'use à faire ses cours et, comme ils sont de langue morte, sa tête est d'enterrement. Ses élèves s'en amusent Ils deviennent fatigants ! Puisqu'en s'armant de courage, cela n'est plus assez, Beauregard pète les plombs et s'équipe d'un peu plusLui d'ordinaire si froid a soudain un coup de chaud : il met sa classe en joue. Veut-il ouvrir le feu ? Les élèves restent sans voix : ce prof prenait la tête, cette fois c'est en otage ! Ils n'ont plus qu'un devoir : bien écouter la leçon. Voudront-ils la retenir ? Question de vie ou de mort"Cet ouvrage ouvre des portes que profs et ados auront plaisir à pousser de concert !"Extrait du livre :J'apercevais Julie. Supporterait-elle l'épreuve ? Je la savais fragile. Depuis déjà deux ans, nous faisions classe commune. Je la connaissais donc bien : c'était un coquelicot, aussi belle que sauvage, mais perdant vite les pétales en plein vent. Sa mère était médecin, son père était huissier. Ils venaient l'an d'avant de divorcer, et mal, dans les cris et les coups. Tout le temps de la quatrième, Julie avait pleuré. Je n'avais pas cessé de vouloir la consoler : ses yeux étaient si verts et j'étais si sensible au champ d'herbes mouillées. Alors j'avais fait le clown, et le poète parfois, au point de troubler les filles, sincèrement malgré moi, pour n'avoir après tout que montré mes passions, mes deux seules, dévorantes : le cirque et l'écriture. Julie m'avait mouché : " Mon père, il est comme toi : beau parleur et cabotin ! On les connaît ces hommes qui font pleurer les femmes".Beauregard avait bougé : il sortait de sa torpeur. Il semblait lui-même douter de ce qu'il venait de faire. Aussi gambergeait-il. Il mor­dait nerveusement l'ongle de son pouce gauche en inspectant son arme qu'il tenait dans sa dextre. Il releva la tête