Résumé J’ai tué Jimmy Hoffa de Charles Brandt
Jimmy Hoffa, leader syndicaliste, a été assassiné. Son corps n’a jamais été retrouvé. Sa famille n’a jamais pu faire son deuil car sur une liste de suspects, personne n’a jamais avoué.
Après des années d’interviews, entrecoupées de longs silences, Charles Brandt a pu reconstituer toute l’histoire avec un des personnages principaux de l’histoire, l’ami de Jimmy Hoffa, Frank Sheeran, l’Irlandais.
Avis J’ai tué Jimmy Hoffa de Charles Brandt
Ce livre est une biographie, des années d’enquête de la part de l’auteur qui connait son travail d’enquêteur, de meneur d’interrogatoires pour amener un suspect à tout dévoiler. Il a été procureur spécialisé en droit criminel. Pour l’auteur, Frank Sheeran n’était pas suspect. Au tout départ, il était un client. Mais il a vite senti que Sheeran avait des choses à dévoiler, mais sans balancer qui que ce soit, car Sheeran avait son propre code d’honneur. Mais il était rongé par la culpabilité. Ce livre ne s’est pas fait en un jour. L’auteur a avancé seul et repris, lorsque l’opportunité s’est présentée, ses entretiens, ses enregistrements avec Sheeran. Sheeran devait lui faire confiance et c’est ce qui s’est passé tout de même. L’auteur a eu de la matière, énormément de matière, pour dévoiler toute la vérité à deux familles, celle de Jimmy Hoffa et celle de Sheeran. Mais attention, on navigue dans le milieu de la pègre américaine et là, c’est une toute autre histoire. Puisque les familles existent toujours et ceux qui étaient nommés, ceux pour qui Frank avait travaillé, ne devaient pas être inquiétés, ni leur famille.
Un Irlandais qui devient un parfait Italien. Protégé mais aussi protecteur. Il est le messager entre Russell et Jimmy. On sait pratiquement tout de la vie de Frank Sheeran, de son enfance, de son passage dans l’armée où il a dû tuer pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il a été conditionné par ça. Il est un parfait tueur. Il est peut-être un personnage de l’ombre mais il a su avoir la confiance de deux grands personnages. Frank Sheeran s’est engagé auprès de Jimmy Hoffa pour le syndicalisme.
Dans cette biographie, il est donc question de Frank Sheeran, certes, de ses aveux. Mais il nous permet de comprendre un pan de l’histoire américaine que je ne connaissais pas. La montée du syndicalisme, la défense des travailleurs américains. Un syndicalisme pas toujours propre qui a brassé des millions. Un syndicalisme uni à la mafia. Des luttes de pouvoirs importantes qui ont forcément dérangé, aux plus hautes instances. Ce livre est également un monument historique qui nous permet de connaître les Kennedy, notamment le frère de JFK qui a lutté contre la mafia italienne bien implantée aux Etats-Unis. Il s’est démené au péril de sa vie, tout comme son frère. Je ne pensais que cette mafia était aussi implantée, aussi structurée. Ce sont de nombreuses années réellement traversées. Ce livre est donc important pour tous ceux qui veulent connaître une bonne partie de l’histoire américaine, de la guerre, de la mafia, de sa lutte et du travail des enquêteurs, à n’importe quel niveau.
Je suis tout de même assez déçue. Il me manque une quinzaine de pages à lire car sur la liseuse, le roman n’était pas complet. J’ai donc utilisé un autre support. Et ces pages étaient indispensables tout de même. Déjà que j’ai eu énormément de mal pendant les 200 premières pages à me faire à cette biographie que je trouvais assez longue à se mettre en place. Le reste de la lecture s’était parfaitement déroulé jusqu’à ce souci.
Je remercie Netgalley et les Editions Le Masque pour cette lecture en avant première.