Il y a des personnages médiatiques s’adonnant à l'écrit qui vous attirent plus que d'autres. Patrick Poivre d'Arvor et Patrick Sébastien ne m'inspirent rien alors que Philippe Labro possède suffisamment de mystère pour me fasciner. Heureux hasard de la dilection dont l'arbitraire s'est confirmé par la lecture de Ma mère, cette inconnue. A ce sujet, les auteurs que l'on s'interdit de lire n'en disent-ils pas plus sur nos goûts littéraires que ceux que l'on s’autorise ?


Labro, en vieux patriarche du verbe, nous livre ici quelques lambeaux de ses souvenirs les plus marquants. De ses rencontres et de ses adorations, il constitue un texte cohérent pour la postérité, le témoignage d'un homme qui se fera plus grand au contact d'autres encore plus imposants. Et cela vous situe dans une famille, une coterie restreinte dont chaque membre arrose de son génie les autres branches de la fraternité.


Il fait le bilan d'une vie intellectuelle et culturelle motivée par la curiosité et le désir d'entreprendre, couche sur le papier le plus éclatant substrat de ses apprentissages.


Ultérieurement, je ne me fais pas d'illusions sur l’œuvre de Labro dont je sais si peu de choses, celle-ci finira dans l'oubli par manque d'apport fondamental mais dans ses années d'entre deux où il culmine au crépuscule de son existence, il serait coupable pour le contemporain de ces derniers temps de ne pas faire l'effort de lire ses ultimes testaments.


Pour conclure, un très bon livre émaillé de citations de tous genres et de compte-rendus de ses côtoiements les plus pertinents avec des artistes dont j'ose penser que nous les apprécions tous.


D'une vie flamboyante et touche-à-tout, Labro reste lui-même ébahi comme un adolescent devant les océans qu'il a pu traverser et dont il nous délivre un rapport scrupuleux et soigné.


Sur ce, je vous laisse et j'emmène ma narration fantôme jusque dans mon sommeil.


                        Samuel d'Halescourt

Créée

le 13 avr. 2021

Critique lue 88 fois

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