Après la solitude visitée à travers Je ne suis pas seul à être seul, Jean-Louis Fournier enchaîne les maximes et les bons mots mais cette fois sur la patience ou plutôt l’impatience dans ce nouvel opus. Difficile de résumer ce petit livre de 160 pages. On y croise un plombier, une éditrice, des souvenirs d’enfance, des considérations sur le couple, la paternité, la vie, notre époque. C’est comme à chaque fois plein de bons mots qu’on a envie de noter mais qui au final ne s’imprègnent pas tant que cela dans l’esprit.
Ce livre est toutefois un peu moins sinistre que celui sur la solitude. Emporté par cette fameuse impatience, Jean-Louis Fournier déroule les situations, les anecdotes, les pensées. Cela va très vite, au point qu’on est tout déconcerté lorsque la fin arrive. L’auteur aussi d’ailleurs, qui avoue : « J’avais promis 210 pages. Je n’en ai écrit que 165.»
Comme s’il avait fallu en finir au plus vite. Signe d’impatience ? Illustration par l’exemple du sujet du livre ? On pourrait, je pense, ajouter mille exemples de nos impatiences, notre monde actuel regorgeant de situations qui doivent être réglées au plus vite. La vie ne serait ainsi qu’une longue impatience comme si nous voulions que le temps passe plus vite. Notre impatience nous amenant à une frustration et une insatisfaction constantes.
Voilà ce que Jean-Louis Fournier démontre ici avec cette ironie qui le caractérise et qui fait que chacun de ses ouvrages reste plaisant.