https://exulire.blogspot.com/2022/06/je-voulais-te-dire-louisa-young.html
oici un livre que j'ai acheté il y a quelques beaucoup années et que j'ai gardé précieusement dans ma PAL attendant le bon moment pour le lire.
Louisa Young nous raconte une histoire de relations compliquées : premiers amours, inclinaison sexuelle, classes sociales différentes sous fond de la première guerre mondiale.
Nous découvrons donc Riley, vivant dans les quartier populaire de Londres dont le père n'est qu'un simple ouvrier à l'usine. Par un concours de circonstance, Riley va être pris sous l'aile d'un artiste Sir Alfred des quartiers chics qui va l'accompagner, le faire évoluer en l'ouvrant au monde, en lui apprenant à parler, à se comporter, à s'élever tout simplement. Et même si Riley savait que le monde dans lequel il évoluait n'était pas le sien, à la défaveur de ses parents, il va continuer de fréquenter Sir Alfred. C'est à cette période qu'il va rencontrer Nadine, une élève du peintre, et va nouer d'amitié.
Les années passant, les rencontres entre Riley et Nadine sont toujours régulières, et leurs sentiments vont évoluer. Mais la guerre gronde en France, le déchirement que ressent Riley entre ses parents et Sir Alfred qui appartiennent à deux niveaux sociaux différents, le passage à l'adulte et l'envie de s'assumer en tant que personne en tant qu'adulte fait que la vie ne sera pas celle que Riley avait prévu. Pour échapper à la tension, pour s'émanciper, Riley va s'engager : "jusqu'à la fin de la guerre ou 6 mois, à toi de choisir". Riley est persuadé que la guerre ne va pas durer, il signe pour "jusqu'à la fin de la guerre". La suite vous vous en doutez, cette guerre va durer bien plus que six mois.
Mais Riley ne se plaint pas. Il monte même les grades, échappe de nombreuses fois à la mort qui ne veut pas de lui. Jusqu'au jour où, ce fut justement le jour de trop...
Je préfère prévenir que la guerre prend une grosse place dans ce roman qui parfois peut paraitre un peu long. Même si d'autres personnages font leur apparition et dont on comprendra leur intérêt que dans la seconde partie du livre, Louisa Young réussit à faire passer par ses mots les démons qui hantent les différents personnages. Car la guerre laisse des traces, et que l'on soit au front dans les tranchées boueuses ou à la maison à attendre l'époux, l'ami, l'amoureux, sans nouvelles, sans perdre espoir, chaque personne ressasse ce qui aurait pu être.
J'avoue que la lecture de ce roman n'est pas sans intérêt, mais n'est pas non plus une grande lecture. La romance est plutôt insipide, les personnages n'évoluent que très peu au fur des années.
Mais cependant, j'ai aimé la seconde partie du roman et tout ce qui concerne les travaux de chirurgie esthétique. Car L'autrice nous présente les début de la reconstruction faciale pour les grands blessés de guerre et l'attrait que peuvent avoir les femmes de l'époque sur les nouveaux remèdes créés pour rester jeunes. J'ai appris beaucoup de choses et j'ai surtout été étonnée de l'ancêtre du botox autrement toxique été déjà utilisé au début du siècle dernier. En fait l'intérêt de ce roman ne repose pas sur les années de guerres, rythmées par les permissions, les conflits intérieurs, mais bien les avancées médicales incroyables de cette période.
Pourquoi l'acception du corps sous toutes ces formes, est-elle si compliquée ? E t le reste encore de nos jours ? Nous parlons maintenant d'images vomies par les magasines, par les publicités et autres supports de communication, mais qu'en était-il à l'époque ? Le problème est bien plus complexe, et ce roman aborde cette avec beaucoup de délicatesse mais également avec beaucoup de violence, se besoin de plaire, de séduire, de se reconstruire, de s'accepter, et sans doute tout simplement de se pardonner à soi même.
C'est un roman qui n'est vraiment pas déplaisant à lire, malgré quelques longueurs, qui pourra plaire non pas à la majorité, mais il faut je pense aller au delà des clichés et voir la beauté intérieure de chaque personne.