L'envers du décor
Les Chicago Bulls. 6 titres NBA, 1991 – 1993 et 1996 – 1998. Une domination sans équivalent dans les grandes années du basket américain. Une défense de fer, un mental de champion, un coach légendaire, des joueurs de talents et bien évidemment… From North Carolina University : Rookie of the year, 5 times Most Valuable Player, Defensive Player of the year, 14 times NBA All-Star, 3 times NBA All-Star MVP, 10 times All-NBA first Team, 9 times NBA All-Defensive 1st Team, 2 times Slam Dunk Champion, 10 times NBA Best Scorer, 6 times NBA Champion and 6 times NBA Finals MVP : HIS AIRNESS, #23 : MICHAEL JORDAN.
Le meilleur joueur à avoir foulé les parquets NBA et sans aucun doute le plus grand sportif de tout les temps. Un athlète hors normes, une machine capable de scorer n’importe où et n’importe quand, une palette offensive infinie, un mental de guerrier, un leadership naturel, une soif de succès impitoyable… Mais derrière cet icône du sport se cache une personnalité ambivalente, presque tyrannique envers ses coéquipiers et tous ceux qui représentent un obstacle dans sa vie.
Nous sommes en 1992, en plein cœur de la saison NBA 91-92. Les Chicago Bulls, tenant du titre, déroulent au sein du fameux jeu en triangle prôné par Phil Jackson et Tex Winter, et enchaînent les victoires dans le sillage d’un Michael Jordan dans toute sa splendeur, imité par son emblématique « lieutenant » Scottie Pippen. Quand sort le livre du journaliste Sam Smith, The Jordan Rules (Titre issu de la célèbre tactique défensive des Pistons pour venir à bout des capacités offensives fantastiques de Jordan). Coup de tonnerre et polémique dans tout le pays. Journalistes, fans, tout le monde ne parle que de ça. A juste titre. Ce bouquin deviendra un best-seller qui se vendra à des milliers d’exemplaires.
Les raisons de cette curieuse polémique ? Une immersion dans le vestiaire des Bulls sur la saison 90-91. Un étalage d’anecdotes sur le comportement de joueurs surpayés (cependant, incomparables avec les salaires stratosphériques de la NBA actuelle), à leurs querelles incessantes les uns envers les autres ainsi qu’au front office. Mais un vestiaire où les règles sont dictées par son altesse.
Jamais un livre n’avait décrit la vie quotidienne d’une équipe de sport, loin des clichés vendant une image exemplaire des joueurs et du personnel. Mais c’est avant tout un ouvrage qui ne fait que confirmer le statut de business de la NBA, notamment en termes de négociations de contrat. Jerry Krause, le manager général des Bulls (RIP) pouvait être le plus gros des enfoirés à ce niveau là. Ce qui explique en partie pourquoi les joueurs le haïssaient au plus au point. Il s’est d’ailleurs vu gratifié d’un sublime surnom de la part de Jordan : Crumbs (Miettes en VF) en référence à son attrait pour les donuts made in america. MJ se foutait sans arrêt de sa gueule tout en contestant chacune de ses décisions de transferts.
Au delà de ce business qu’est la plus grande ligue de basket au monde, c’est la description de la différence de statut entre de « simples » joueurs NBA, et le « général » Michael Jordan qui constitue la ligne directrice du livre. Une anecdote représente parfaitement cette caractéristique. Avant un entraînement Jordan appela les dirigeants des Bulls leurs assurant ne pas être en état de s’entraîner. Phil Jackson, le vénérable coach (comme le surnomme Sam Smith, l’auteur) dépêcha un membre du staff chez MJ pour s’assurer que tout allait bien. En revanche lorsque John Paxson fut victime d’une grippe, Jackson lui ordonna de se rendre a la salle d’entraînement des Bulls pour que le coach voit de ses propres yeux la tronche déphasé de son meneur. Jordan régnait en maître sur le vestiaire.
Mais « The Jordan Rules » c’est surtout une aventure humaine qui nous accompagne sur la route du succès où Sam Smith nous la raconte de façon brute et sans détour. Nous vivons intégralement la saison 1990 – 1991, l’année qui changea le paysage de la NBA. Une équipe devenue mythique malgré les tensions permanentes, un joueur qui su mettre ses convictions personnelles de côté et devenir THE GOAT sous la houlette du coach le plus victorieux de l’histoire du basket, Phil Jackson.
Avec The Jordan Rules, notre regard sur la NBA, en tout cas le mien, évolue au fil des pages et de façon positive. Le basket US est un univers à part entière, et pour le comprendre définitivement, je vous conseille de lire cet ouvrage qui retrace la période glorieuse qui changea à jamais le visage de la grande ligue.
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Créée
le 13 févr. 2018
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