"La mort est un vaisseau porté par les mains des jeunes filles ni belles ni laides qui passent et re
Après avoir arpenté les rayons de la bibliothèque municipal du 14ème je suis tombé sur ce livre blanc avec un liseret rouge et pour titre Jour de silence à Tanger. Les premières lignes de la première page m’ont séduitent immédiatement. En une phrase j’ai été conquise. Je me suis dit qu’avec un style comme le sien, Tahar Ben Jelloun ne pouvait que me faire voyager au Maroc, dans le siècle passé avec poésie.
« C’est l’histoire d’un homme leurré par le vent , oublié par le temps et nargué par la mort »
Un monologue passionnant d’un père se faisant vieux et refusant durement cette fatalité. Il vit au Maroc à Tanger dans une maison où seul reste sa femme. Ses enfants ne viennent plus le voir, et hélas, ses amis sont tous déjà partis. Sa femme au quotidien s’occupe de lui et essaye de faciliter sa vie de malade. Mais pour ce grincheux personnage, cette femme ne fait que le rabaisser...Enfin, c’est ce que nous conte cet homme abîmé par le temps.
Car il ne faut pas se fier à lui. Il rouspéte sur tout ce qui l’entoure en maudissant le reste des hommes. Cloué dans son lit, il a le temps de revivre une nouvelle fois sa vie, sa jeunesse et de faire un bilan approfondit de chaque instant passé à Tanger. Il se remémore ses amours perdus, ses échecs, ses combats, ses victoires, sa famille et ses amis hauts en couleurs. Mais un homme se doit d’être fort et ne doit pas être sensible afin de ne pas glisser dans la mélancolie. Il dresse entre lui et ses émotions un mur immense. Il sera fort jusqu’au bout. Il ne flanchera pas. Cette détermination entraine de la mauvaise foi de la part du narrateur. Que l’on aime malgré tout.