Quand le médecin ne peut pas se soigner

Ce roman autobiographique est le récit de 14 années de morphinomanie vécues par un médecin entre l'age de 28 ans et 42 ans, il a été publié après son décès à partir du journal intime qu'il tenait.
Ce livre est à la fois une œuvre scientifique et littéraire.
Il nous livre les états d'esprits lucides et très intimes d'un homme, pris dans le cercle vicieux de la toxicomanie, autours de son addiction. Il partage avec nous sa détresse, ses peurs, son envie et son dégoût de la morphine et surtout son optimisme acharné et son espoir de retrouver une vie normale. Mais aussi il nous communique, en tant que médecin, son auto-diagnostique très clinique et détaillé de l'évolution de l'état de son corps durant ces années d’intoxication qui est passé par divers phases tantôt noires et tantôt grises.
L'un des points qui m'ont frappés dans ce récit est la persévérance de X (ce journal a été tenu par un médecin anonyme qui avait un goût prononcé pour la littérature, il l'a tenu secret durant toute sa vie, et a été récupéré après sa mort par son médecin traitant) à garder son addiction et tous les maux qui en découlaient secrets à son entourage de haute société, en se forçant de mener une vie normale de médecin, et ceci en dépit de sa détresse et sa santé dégringolante, se privant ainsi de toute sorte de support.
Je relève aussi le paradoxe dans la personnalité de l’écrivain qui malgré son obsession pour son corps et de sa santé, n'arrivait pas à se défaire de la domination grandissante du poison. Il avait montré tellement de lucidité par rapport à son état clinique et le bon chemin pour l'améliorer que je m'attendais vraiment à sa guérison. Pourtant on lit bien dans la préface que la morphine l'à tué.
Excellent livre, cru et personnel qui me laisse un goût d’existentialisme.

SaRaW
8
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Créée

le 26 janv. 2016

Critique lue 295 fois

SaRaW

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