"Kilissa", un court roman d'une densité propice à la réflexion. Il s'agit, bien sûr, d'un roman, d'une 'faction' comme dirait certains critiques. Marie-Bernadette Mars prend appui sur des faits... et, avec liberté et pertinence, s'interroge en prenant un autre point de vue que celui qui est habituellement pris dans l'approche de ces récits antiques dont elle s'inspire. En toile de fond, l'histoire de ces héros antiques bien (ou mal) connus qu'étaient Agamemnon, Achille, Priam et tant d'autres. Mais c'est aux femmes que Marie-Bernadette MARS, l'auteure, donne la parole. À Clytemnestre, épouse d'Agamemnon et mère d'Iphigénie, sa fille assassinée. À Kilissa, aussi, la Cilicienne, une jeune esclave. Entre ces deux femmes que tout pourrait séparer, s'installent des silences qui savent écouter, des paroles qui portent à vivre, un lien tissé dans le respect, la compréhension et la compassion entre personnes en souffrance, en révolte.
L'auteure pose, à travers son roman, une réflexion profonde et intemporelle sur ce que vivent les femmes. Loin d'être réductible à des propos sexistes, ce roman ouvre une brèche dans l'Histoire pour que soit remis en question la place laissée aux femmes dans nos sociétés, encore souvent dominées par des hommes s'octroyant le droit de décider pour elles ce qui est bon et juste!
Un roman qui se lit facilement, même pour celui qui n'est pas habitué à ces personnages antiques car, avec clarté et à propos, l'auteure nous les resitue en quelques mots et nous permet, de la sorte, de poursuivre les idées soulevées sans se perdre en chemin.
Un seul petit regret, ce livre et les idées développées auraient mérité de la part de l'éditeur une mise en page des différents chapitres un peu plus soignée. Malgré ce petit bémol, Kilissa est un coup de cœur. À partager, en lecture, sans modération!