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Le texte :


Hôtel de l’Algonquin, New-York, la Prohibition. Dorothy Parker, Douglas Fairbanks, Woolcott, Benchley Robert, Frank Case, Bibi Bibelot, le Dr Hurst et le Dr Arthur Conan Doyle font partie des personnes bloquées dans l’hôtel en cette soirée du 31 décembre où un cas de variole a été diagnostiqué par le Dr Hurst et l’hôtel mis en quarantaine.


Malheureusement, Bibi Bibelot est retrouvée morte dans la baignoire remplie de champagne qui a participé à son cou d’éclat au beau milieu de la soirée de réveillon donnée par Douglas Fairbanks et sa femme.


Woollcott se pique de jouer les détectives pendant que Dorothy Parker qui ne le supporte pas va entraîner Robert Benchley et Arthur Conan Doyle dans sa propre enquête car tant que l’hôtel est sous quarantaine, l’assassin y est bloqué.


Voici 333 pages de péripéties loufoques, de dialogues enlevées, de portes qui claquent, de retournements de situation, de plaisir enjoué. Il ne faut pas y chercher un satire d’une époque, un portrait d’une société du spectacle ni une critique sociale. Il faut prendre ce livre pour ce qu’il est : un divertissement diablement réussi où on ne s’ennuie jamais sur les pas de Dorothy Parker qui écume les étages et les sous-sol de l’hôtel à la recherche du coupable.


On y croise un secrétaire particulier à la personnalité trouble, des bonnes sœurs sorties dont ne sais où, un collier qui joue les filles de l’air, un cadavre qui n’est pas en reste, une Dorothy Parker qui prend un plaisir non dissimulé à balancer les vannes les plus terribles les unes que les autres ou les phrases les plus assassines possibles à l’encontre du pauvre Woolcott, il est vrai un peu prétentieux par rapport à ses qualités avérées ou non de détective.


Construit en huis clos, ce roman est l’occasion pour J. J. Murphy de se concentrer sur le personnage de Dorothy Parker, la vraie héroïne de ses deux romans traduits à ce jour en France (voir ici le billet sur le premier tome des aventures de Dorothy Parker « Le cercle des plumes assassines »), sans pour autant oublier les autres personnages sur le bord de la route. Les différents caractères, des personnages principaux aux seconds couteaux (la standardiste, le cuisinier, le directeur de l’hôtel, …) sont tous bien plantés, biens décrits, biens mis en scène.


On attend les dialogues avec impatience pour savourer quel bon mot Dorothy Parker va encore lancer à la face de son souffre-douleur favori en la personne de Woolcott.


On se retrouve dans cet hôtel coupé du monde immergé dans une atmosphère de début XIX° tout à fait charmante et on a l’impression d’y être, ce n’est pas rien.


Les portes claquent, les répliques fusent, les histoires s’entremêlent pour semer le doute auprès du lecteur. On se croirait en pleine pièce de boulevard, ce livre ne souffrirait nullement d’une mise en scène au théâtre plutôt qu’au cinéma…


Pris pour ce qu’il est, un roman divertissant, cette « affaire de la belle évaporée » est particulièrement réussie !

Ga_Roupe
7
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le 23 févr. 2017

Critique lue 85 fois

Ga Roupe

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