Personne ne vous entend crier
Pour en savoir plus, lisez ma critique sur mon blog Le tourneur de pages https://tourneurdepages.wordpress.com/2017/01/30/anaconda/
Par
le 30 janv. 2017
C’est après la mort de son père en 1815 que l’auteur du Moine part découvrir les terres qui lui reviennent dans les Indes Occidentales. Le voyage dure quatre mois. Il écrit lors de ce périple le Journal d’un propriétaire des Indes Occidentales. Est-ce à cette même période qu’il rédige l’Anaconda ? Certainement.
L’histoire commence dans un salon bourgeois anglais. Mrs Jane Milman accuse Everard Brooke, un homme à la tête d’une fortune colossale, de s’être enrichi de façon crapuleuse lors de son voyage aux Indes. Le frère de Jane, le vieil Elmwood, refuse de partager ce point de vue. Il considère que sa sœur ne profère que des calomnies et que ses propos ne sont aucunement fondés. Mais lorsqu’elle lui apprend que Mirza, le petit serviteur ceylanais d’Everard, certifie que son maître est un dangereux criminel et qu’il a effectivement assassiné une femme, une certaine Nancy O’Connor, en lui fracassant la tête avec une massue, le pauvre Elmwood est particulièrement secoué, anéanti même. On le serait à moins : il a promis à ce « criminel » sa fille en mariage. Alors, évidemment, une pure angoisse le saisit.
Elmwood est désormais convaincu : le mariage d’Everard avec sa fille Jessy doit être annulé. Informée de l’accusation qui pèse sur son fiancé, la jeune fille refuse de croire un seul mot de ce que dit sa tante.
Lorsque Everard Brooke franchit le seuil de la maison ce soir-là, un lourd silence tombe sur toute l’assemblée réunie: famille et amis sont prêts à écouter son récit. Il doit se justifier. Everard Brooke va donc prendre la parole dans un silence religieux pour expliquer ce qui s’est réellement passé lors de son voyage. Et l’aventure commence… sur l’île de Ceylan.
Inutile de vous dire que, comme les invités, vous serez pendus aux lèvres d’Everard Brooke. Vous goûterez chaque mot de son récit. La langue est absolument délicieuse, le travail de la traductrice, Pauline Tardieu-Collinet, remarquable. J’ai eu l’impression de me retrouver dans un de ces récits de Maupassant où, par une froide soirée d’hiver, alors que le feu rougeoie dans la cheminée, un homme prend soudain la parole pour raconter ce qu’il a vécu quelques années auparavant. Le suspense est intense, rendu plus dense encore par le silence des convives et le clair-obscur de la pièce. Quel délice… Bien sûr, je ne vous dirai rien de l’intrigue qui va vous plonger dans le décor exotique de la jungle indienne !
Quant à l’objet livre, il est d’une grande beauté, c’est une œuvre d’art pour bibliophiles !
Une excellente idée que de nous proposer cette somptueuse traduction et de nous faire redécouvrir un texte rare !
Retrouvez Marie-Laure sur son blog: http://lireaulit.blogspot.fr/
Créée
le 20 sept. 2016
Critique lue 200 fois
1 j'aime
D'autres avis sur L'Anaconda
Pour en savoir plus, lisez ma critique sur mon blog Le tourneur de pages https://tourneurdepages.wordpress.com/2017/01/30/anaconda/
Par
le 30 janv. 2017
Du même critique
Il était une fois une famille de pauvres paysans : le père, la mère et les quatre filles. Un jour, le père décida de vendre son aînée à un homme riche qui en fit son esclave. Le père regretta...
Par
le 28 avr. 2019
29 j'aime
7
Parfois, l'on me demande : « Pourquoi écrivez-vous sur SensCritique ? » Eh bien, la réponse est simple : pour parler de livres comme celui-ci, pour les faire connaître, pour...
Par
le 22 mai 2017
22 j'aime
5
Je ne lis pas de témoignages. Si j'ai souhaité lire Le lambeau, c'est uniquement parce que je savais que ce texte avait une dimension littéraire. J'ai besoin du filtre de l'art pour m'intéresser au...
Par
le 26 avr. 2018
20 j'aime
2