1989, Luc Karzian dit L'Arménien est retrouvé mort, mutilé dans une forêt des alentours de Nantes. Son ami, Bertrand, coiffeur et sa psychiatre Françoise de Juignain racontent les circonstances de leur rencontre avec Luc puis, les années qui ont suivi. Alors se dessine le portrait d'un homme à l'enfance difficile qui, arrivé à Nantes, bien vite se retrouve à traficoter dans le milieu de la ville. Greg Brandt, inspecteur de police enquête sur la mort mais aussi sur la vie de L'Arménien.
Avec ce titre, je fais mes grands débuts de lecteur sur liseuse. J'ai emprunté celle de Madame Yv. Cette expérience restera expérience tant je n'ai pas aimé. D'abord, télécharger -légalement il va sans dire, eu égard à l'auteur- le livre est déjà galère, il faut le bon format, puis le retrouver dans la liseuse... pfff, déjà ça m'a agacé. Puis, une fois que j'ai réussi, il m'a fallu m'habituer aux fonctionnalités dudit appareil, bien compliqué pour un type aux gros doigts et petites capacités dans les nouvelles technologies comme moi. Et hop, dès que je rate mon coup me voilà au début ou à la fin du livre alors que je n'ai demandé à tourner qu'une page. Non, y'a pas à dire, je préfère le papier, je peux revenir en arrière et retrouver vite la page que je veux. Je hume, je tourne, je prends-pose-reprends le livre sans attendre que la liseuse s'allume ni veiller à sa charge... Heureusement pour moi L'Arménien est un bon livre, sinon...
D'ailleurs, revenons-y à ce polar dans lequel l'enquête est menée par un coiffeur et une psychiatre. Original. Même si le flic est sur le coup également. On plonge dans le Nantes des années 70/80, j'ai reconnu plein d'endroits bien sûr, mais pas l'environnement du livre que je ne fréquentais pas : le milieu nantais de la drogue et des bars de nuit. Bien construit, on avance pas à pas dans l'histoire, en apprenant des bribes d'information sur les intervenants principaux. Iceux sont d'ailleurs assez fouillés, complexes et torturés par de multiples questions et traumatismes pour noircir le tableau déjà sombre. L'ensemble fonctionne, la mécanique est bien huilée comme l'on dit couramment, tout s'enchaîne sans temps mort. Roman assez dialogué, vif, qui malgré quelques erreurs récurrentes -de l'usage du verbe s'avérer- qui peuvent être pardonnables puisque le livre est auto-édité et ne bénéficie donc pas des services de correction, est vraiment une bonne surprise qui m'a tenu quelques heures (la liseuse tient les comptes) étalées sur deux ou trois jours. En ce début d'été et de vacances, si votre liseuse craint les grains de sable ou l'eau de mer, préférez L'Arménien dans sa version papier, sinon, tentez la version e-book, elle n'est pas chère.