Quelle aventure!
Tout a commencé en 1896, lorsque Edward Curtis photographie, la princesse Angeline, la fille du chef Seattle, qui a donné son nom à la ville. Le photographe commence son aventure avec ses propres...
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le 3 nov. 2015
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Peu de livres dans ma longue vie de lectrice assidue, m'ont laissé une impression aussi forte.
SensCritique trouve tout son sens pour moi lorsque cela arrive.
Comment ne pas partager l'émotion que m'a donné la lecture de la vie de cet homme hors normes ?
Thimothy Egan s'est lancé dans une croisade pour faire (re)découvrir la vie d'Edward S. Curtis.
Ce photographe américain du début du 20ème siècle s'est donné la tâche oh combien immense, à l'échelle d'un presque continent, de photographier, enregistrer, filmer (au fur et à mesure des évolutions technologiques) les derniers indiens d'Amérique.
Certaines tribus en 1905 ont pratiquement disparues, la situation d'autres, confinées sur des territoires qui n'étaient pas les leurs, sont au bord de la famine, leurs enfants leurs sont arrachés, leurs cultes (comme la danse du soleil ou celle des serpents) interdits alors que la liberté de culte est suivie partout et pour tous aux USA, leurs cheveux longs doivent être coupés, certains vêtements aussi sont interdits.
La politique d'éradication de "l'indien d'Amérique" bat son plein au début de ce siècle à l'évolution industrielle fulgurante.
Le temps est compté pour le photographe.
Il va sillonné l’Amérique des plaines, des lacs, des déserts et des montagnes du Nouveau-Mexique jusqu'à l'Alaska pour retrouver les quelques 80 tribus encore là, vivantes sur le sol Américain, sinon préservées.
Les Sioux, les Crows, les Cheyennes, les Hopis, les Yumas, les Papagos, les Kwakiutls, les pimas, les mojaves, les zunis, les acomas, lesShalishans sont quelques unes des tribus visitées par Curtis, il y fera de longs séjours, il y sera accepté quelques fois, ou simplement toléré, mais toujours il arrivera à photographier ces visages, ces rites, ces modes de vie, ces croyances qui disparaissent si vite.
Thimothy Egan nous retrace avec beaucoup d'humanité la vie, puis le combat d'un des rares sinon le seul homme de cette époque qui comprend que si ce travail n'est pas fait, l'humanité perdra une part importante d'elle-même.
L'ouvrage est parsemé de descriptions de quelques -unes des plus belles photos de Curtis.
Voici pour vous un lien qui vous permettra d'en voir quelques-unes
http://blog.grainedephotographe.com/the-north-american-indian-photographe-edward-curtis/
Les contemporains de Curtis ont été frappés par la beauté du travail et la profonde humanité rendu par les visages de ces hommes, femmes et enfants, dont on sent même près d'un siècle plus tard, la douleur d'un monde perdu à jamais, sourdre de leurs regards.
Il me semble important de finir, en vous précisant qu'en 1990, les Hopis ayant pu acheter le volume original qui leur était entièrement consacré (à plusieurs milliers de dollars) ont pu ainsi commencer à retrouver leurs racines perdues depuis plusieurs générations,(costumes, rites religieux, méthodes de chasse, art) au point même de retrouver leur langue,Curtis ayant glissé un glossaire complet en hopi/américain......
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le 18 févr. 2018
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