Court, intéressant et lisible...pour du Freud. Sigmund...tu permets que je t'appelles Sigmund ?... s'intéresse ici aux religions comme partie de la culture humaine et nous distinguant de la condition animale. Dans une démarche philosophique il nous démontre, si nous en doutions encore que les croyances motivées par le désir et fuyant les explications sont des illusions. Attention des illusions mais pas des erreurs. Face au vide, aux questions sans réponse, comme de jeunes enfants nous sommes perdus et pour nous rassurer ; exemple de la religion catholique mais que nous pouvons relier à toute religion monothéiste et à de nombreuses religions polythéistes ; nous avons besoin du père. Conception patriarcale qui fait fi de la PachaMama à laquelle Freud ne s'intéresse malheureusement pas. Nous ne sommes pas loin même carrément en plein dans le complexe d'Oedipe. La religion n'est pas individuelle mais en quelque sorte le destin de l'humanité, une création grandiose. Elle est donc conceptualisé par ce « Dieu-Père » ou reconstruction psychanalytique des divers processus affectifs humains. La science en balance ne s'en balance pas, elle cherche à comprendre le Monde mais elle est lente et elle peine à répondre à de nombreuses questions. Pourtant c'est la seule voie à contrario des religions qui trouvent si facilement un chemin les pieds fichés dans le mensonge.
Le maintien de la société humaine a pour présupposé la croyance de la majorité des hommes à ces doctrines. Si l'on enseigne aux hommes qu'il n'y a pas de Dieu (Robespierre s'y sera cassé les dents avec son culte de l'être suprème) tout de puissance et de justice, pas d'ordre divin du monde et pas de vie future, alors ils se sentiront dégagés de tout devoir de suivre les prescriptions de la culture. Sans frein, libre de toute peur, chacun suivra ses pulsions égoïstes et asociales, cherchera à exercer sa puissance, le chaos recommencera, que nous avons mis des millénaires de travail culturel à bannir. Même si l'on savait et pouvait prouver que la religion ne détient pas la vérité, on devrait le taire et se comporter comme l'exige la philosophie du “comme si”. Dans l'intérêt de la conservation de tous ! Et, abstraction faite du caractère dangereux de l'entreprise, c'est aussi une cruauté gratuite. Des hommes innombrables trouvent dans les doctrines de la religion leur seule consolation, ce n'est qu'avec leur aide qu'ils supportent la vie. On veut leur ravir ce soutien, et on n'a rien de mieux à leur donner en échange.
Nous entrons donc assez facilement dans la pensée du père de la psychanalyse grâce à ce discours à deux voix (arguments / contre arguments) mêlant avec justesse le couple indissociable contrat social / religion. Ainsi, c'est avec plaisir que nous le regardons à travers sa démonstration enfoncer gaillardement, pour tout esprit pragmatique, sensé et ayant quelques bases historiques des portes grandes ouvertes.
Non, notre science n'est pas une illusion. Mais ce serait une illusion de croire que nous pourrions trouver ailleurs ce qu'elle ne peut nous donner.