On croit avoir tout vu en matière d'Heroic Fantasy, on croit que la pureté de Tolkien est inégalable, on croit c'est pas demain la veille qu'une série fantastique va pouvoir détrôner, à tout le moins rivaliser avec Games of Thrones, on croit tout ça et bien plus encore et puis arrive cette alchimie des âmes !
Une première moitié de saison un peu longuette hormis le premier épisode, d'autant plus que chacun dure environ 1h15 min. Sorte de vaudeville asiatique plutôt charmant mais qui pourra déplaire. Elle a tout au moins le mérite d'installer des personnages en profondeur dans notre esprit. Ils alternent sans cesse le sérieux et le risible à tel point qu'on se demande si on va rester. Finalement ces personnages, on aura du mal à s'en défaire ou à ne pas partager leurs joies et leurs peines. Leur beauté, leur pureté (Seo Yul particulièrement...mais non tous !), leur candeur, leur gentillesse émeut, elles nous émeuvent car elles nous ramènent aux elfes et aux hobbits de la terre du milieu, oreilles pointues, pieds velus en moins et nous sauvent du réel. Les méchants et leurs turpitudes nous excitent, nous agacent et par dessus tout la duperie, la bassesse et l'instrumentalisation nous horrifient et nous replongent dans nos craintes. On est balloté, on est happé !
Cette première moitié a le mérite de poser des bases solides et si on veut bien patienter un peu devant le prélude, les amuse bouches, on sera récompensé par le feu d'artifice qui va suivre et qui nous sera livré crescendo. Il faut l'avouer aussi on peine parfois à comprendre le scénario tortueux, quelques situations sont un peu capillotractées mais petit à petit tout doucement la lumière se fait et comme tout est si beau dans ce monde féérique on se retrouve comme drogué par cette atmosphère, shooté ! Le fix de fantastique et de pureté irréelle nous décolle alors de notre canapé et nous fait oublier les petits forceps du scénario dantesque, nos difficultés quotidiennes.
Encore et encore ce vieux rêve d'immortalité, encore la magie, bien sur des pierres mystérieuses aux pouvoirs immenses et stellaires qui nous ramènent aux pierres Naar de Richard Corben dans Den, un tout petit fond de lutte des classes bien lisse tout bonnement invisible comme admis et enfin des histoires de filiations complexes, familiales ou pas, qui font passer celles de la guerre des étoiles pour des roupies de sansonnet !
Nous sommes donc en présence d'un grand divertissement coréen ou Sageuk fantastico féérique à suivre en VO "œuf corse !" car écouter cette langue est vraiment délectable. C'est beau et tellement bien surjoué ! Alors nous n'avons qu'une hâte : A quand la saison 2 ?
Ah oui, avant que nous nous quittions, pourriez vous me dire si d'aventure vous suiviez ces aventures, qui est maître Yoda ?
Saison 2 (19/02/2023) :
Le scénario, la cohérence si tant est que l'on s'y attache encore un tant soit peu tellement scotchés par la beauté statuaire des personnages sont malmenés. C'est dommage mais bon cela fonctionne quand même, répétons le nous sommes happés. De plus cette saison sera le théâtre du combat de la vertu contre le mal. Les puissants avides de pouvoir risquent de se briser les os et même si ce manichéisme est trivial il fait chaud au cœur. Vous saurez tout dans les deux derniers épisodes, Na !
Pour ma part j'ai pleuré à chaudes larmes mon amour perdu puisque Jung So-min (Mudeok/Naksu) n'est pas dans la saison deux. Puis dès le second épisode je suis tombé éperdument amoureux de Go Yoon-jung (Naksu/Bu-Yeon) qui m'a fait oublier la frêle ou puissante Mudeok/Naksu à tel point que je ne vois plus que son visage magnifique vaguement troublé par la pureté des autres acteurices et des péripéties que je suis de loin en loin. Un conseil ne cherchez pas à comprendre ou alors juste un peu et laissez vous bercer tendrement, envouter par le charme coréen. Oui la magie existe elle est dans ses yeux !