Avis L’Aventuriste de J. Bradford Hipps
Henry est convoqué chez son patron et ami Keith, nommé directeur général il y a peu. Ce dernier lui annonce une promotion.
Il a 34 ans. Il aime l’argent et le confort apporté par celui-ci. Il vit seul.
Résumé L’Aventuriste de J. Bradford Hipps
Les deux mots qui me viennent à l’esprit avec L’Aventuriste, sont Aventurier et Futuriste. Mais va-t-on trouver dans ce roman un homme aventurier et futuriste , Peut-être le second car le Henry est un ingénieur qui conçoit des logiciels de sécurité pour les entreprises. Donc, il imagine, conçoit des codes.
Comment rendre un roman pas si banal que ça avec un homme banal dans une entreprise banale, dans une vie banale, dans une société banale ? Mais est-ce qu’une vie est banale quand c’est la nôtre ? Peut-être aux yeux des autres. Mais à nos propres yeux ? C’est grâce à l’auteur et à ce premier roman somme toute réussi. On pourrait s’ennuyer. Cela arrive un petit peu tout de même. Mais on suit la vie de cet homme, de ses collègues et de sa famille.
L’auteur nous détaille avec force détails l’entreprise américaine, comment vivent les employés, les stratégies de management et surtout la peur des uns et des autres de perdre leur emploi, de se retrouver sans rien car les objectifs donnés risquent de ne pas être atteints. C’est de la survie de l’entreprise dont il est question et bien entendu, lorsqu’une personne ne fait pas le job attendu, elle est virée. Henry, bien qu’il occupe une position de responsable, suit le mouvement. Il donne très peu son avis sur les stratégies menées, il se veut l’employé modèle, il ne dit pas tout ce qu’il pense. Il écoute beaucoup. Les relations professionnelles peuvent être difficiles entre collaborateurs car le marché va mal. Il y a toujours cette quête de réussite des Américains. Il faut écouter ses équipes, les rebooster, connaître leurs peurs. Ca c’est un vrai management d’équipes. Je ne sais pas si les Etats-Unis savent y faire à ce sujet mais c’est ce que le roman tente de démontrer. Mais il est indispensable de prendre les décisions adéquates pour le bien de l’entreprise.
Je dirai que le héros est à la croisée des chemins. On sent un ras le bol. Sa mère est morte il y a un an. Son père ne va pas forcément bien. Vu qu’il n’est pas toujours là, il s’en rend compte au fur et à mesure, au contraire de sa soeur Gretchen. La mort de leur mère a été vraiment difficile à appréhender pour eux. Les souvenirs sont toujours aussi présents et l’absence également. Comme dans toute famille, il y a des hauts, des bas, des non-dits pour éviter que la cellule familiale ne vole en éclat. Une relation quasiment fusionnelle entre le frère et la soeur peut, à cause de la vie, de certaines prises de décision, basculer du côté non voulu. Pourtant, je les ai sentis toujours proches même s’ils n’arrivent plus à communiquer comme ils le devraient ou le pourraient. Tous les deux marchent sur des oeufs. Pourtant Henry se sent comme un étranger dans cette maison familiale. Il lui est difficile de passer d’une vie frénétique à une vie familiale où on est en visite, où l’on éprouve de l’ennui. Personnellement, je le sens étranger à tout. Il n’est plus à sa place nulle part. Il faut qu’il prenne une dé978-2714475725cision pour lui, pour bien vivre sa vie, même s’il aime l’argent et le confort que cela lui apporte. Personnellement, il est seul, il n’a pas encore trouvé l’âme soeur. Est-il trop exigeant avec les autres ou plutôt avec lui-même ? Qui est-il vraiment ? Que veut-il ? Le roman va tenter d’y répondre. Ne se joue-t-on pas de lui professionnellement et émotionnellement ? Pourquoi a-t-il pris cette décision ? Pourquoi se cherche-t-il des excuses ? N’est-ce pas le propre de l’homme ? Toutefois, pour avancer professionnellement et personnellement, il vaut mieux être honnête avec soi-même, avant de l’être avec les autres.
Dans le sud des Etats-Unis, la mort est omniprésente à cause de l’esclavage. Mais les villes ont rompu avec l’Histoire de leur région.
Je remercie Netgalley et les Editions Belfond pour cette sélection.