Ni vu ni connu...
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le 7 août 2017
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L’écriture est très technique, bien que fluide. L’auteur explique clairement ce qu’il entreprend, ce qui nous met pleinement dans l’aventure avec notre personnage principal. On en apprend énormément sur les techniques de développement en entreprise, sur les véhicules de transport, mais également en matière de navigation aérienne. Les différents modèles d’avions, leur moteur, tout un blabla technique qui loin d’ennuyer passionne par la qualité de la narration. La passion transpire à travers les mots, ce qui est communicatif et vient nous toucher en tant que lecteur.
Le but du roman est très intéressant car il met en évidence la différence d’opinion concernant notre vision de la vie idéale, du bonheur. Officiellement notre héros Walker a tout pour être heureux : une femme superbe et aimante, un travail à responsabilité de rêve, un parcours idéal de monté en entreprise, à l’abri de la pauvreté pour des générations, trois adorables enfants. Mais ce n’est pas pour autant qu’il peut profiter de ces richesses car il ne vit plus pour lui mais pour son entreprise ou ce que veut sa femme. Incompris, non écouté, il va intérioriser sa douleur pour tout rejeter dans son projet de fuite. Une renaissance à la clef, une nouvelle espérance à venir. Je dis qu’il se referme sur lui-même car sa femme est tellement dans son monde, avec des œillères qu’elle n’a jamais su écouter les appels de détresse de son mari. La preuve en est lorsque cette dernière parle avec le détective privé qui chasse Walker, car elle énonce tous les points négatifs du couple, tout ce qui n’allait plus, elle exprime explicitement qu’il n’aimait pas ceci, râlait sur cela. Mais bon sang, si même en ayant conscience de tout ça tu n’as pas compris que ton mari était malheureux mais on ne peut plus rien pour toi Madame … Je vous jure, par A+B, elle dit elle-même ce qui a fait partir Walker, puis se dit perdue dans l’incompréhension de sa fuite, loin du bonheur de sa vie. Bon sang, ce personnage m’a réellement insupporté !
Bref, son mari a quitté tout ce qu’il aimait, mais surtout tout ce qui l’oppressait. Le sentiment de faire les choses par obligation et non pas choix ou envie. Plus de passion, de satisfaction dans l’acte accompli? Il ne reste que la désolation, celle de perdre son temps pour des choses qui pourraient être faites par d’autres. C’est comme passer à côté de sa vie, rouler à contre-sens de soi-même. Walker va donc commencer à étudier les possibilités de disparition, comment le faire, comment refaire sa vie par la suite. Jusqu’au grand jour J, la date fatidique où le plan devient réalité. Même avec la plus grande des préparations, rien ne se passe jamais comme prévu. Le hasard est une clé primordiale dans ce roman. L’adaptation, l’instinct de survie et la volonté d’aller jusqu’au bout des choses sans se retourner malgré l’amoncellement des ennuis imprévus.
A cela s’ajoute un délicieux jeu du chat et de la souris, où chacun tente d’anticiper les pensées et actions de l’adversaire. Walker est logique, calculateur, intelligent. Le détective privé, Nick, joue plus sur l’acquis de son expérience et son réseau d’infiltrés pour coincer ses proies. Mais quand la partie du jeu se trouve à armes égales, cela complique grandement les choses. Ils vont chacun leur tour essayer d’anticiper, de se mettre à la place de l’ennemi pour soit l’attraper, soit lui échapper. Mais au final. Qui fuit qui ou quoi ? De belles interrogations sur la vie, ce qui nous est cher, voir indispensable. Et si cette quête de liberté pour le premier donnait lieu à la découverte d’une vie nouvelle pour le second ? Deux hommes diamétralement différents au départ mais qui vont se découvrir un but commun : profiter de la vie et vivre au seuil du bonheur.
https://cenquellesalle.wordpress.com/2018/10/18/lhomme-qui-senvola/
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Créée
le 10 avr. 2021
Critique lue 46 fois
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