Attention, spoiler...

On plonge savoureusement dans cette histoire de passion vertigineuse, telle une immersion en apnée dans l’abime de sentiments profonds. Les pages se dévorent avec finesse et tendresse. Certaines sont délicates et douces au toucher. D’autres, plus rares et plus rugueuses, telles des bribes de papier verré grain 75, vous rappellent l’imperfection de ces êtres humains et les onctueuses frictions d’une telle relation. D’autres pages enfin vous consument les doigts tant elles sont empreintes d’un embrasant désir. Mais, découvrir le chapitre suivant ne vaut-il pas quelques petites cicatrices...

Au-delà des textures, l’œuvre offre une palette d’effluves enivrantes, tel un bouquet de mille senteurs. Votre voyage ira de l’exotisme de l’Ylang Ylang en fleurs, à la fragrance de l’irrésistible Lys blanche, tout en passant par l’arôme volatil du café torréfié.

Pour votre épithélium olfactif comme pour vos papilles (ya pas de raison de ne pas enrichir son vocabulaire en même temps XD), la lecture sera une aventure exaltante. Certains y apprécieront l’amertume d’un carré de chocolat frais et craquant sous la dent après une étreinte renversante, d’autres la chair juteuse et iodée d’une huître fine claire généreusement citronnée (Aïe, pas dans les yeux le citron !), enfin les plus téméraires oseront savourer l’âpreté d’un Porto résolument givré.

L’ine-utile est un livre de symphonies, de musicalité et de rythme. Celui de la Soul d’abord (ou du jazz :D) mais aussi celui des vagues qui se brisent brutalement sur la plage, creusant dans un sable noir compact comme si elles voulaient s’y terrer pour pouvoir enfin se reposer du dictat des marées. Omniprésent également, le son d’un vent brumeux faisant virevolter vos cheveux et caressant votre tragus (partie de l’oreille :p), tel le souffle chaud d’un amant respirant votre nuque comme pour mieux survivre à une nouvelle nuit loin de vous.

Pour finir, vous l’aurez compris, ce livre est constellé d’instants de complicité, de poésie et de magie. J’ai fini par corner ces innombrables pages étoilées de volupté, pour les lire et les relire sans satiété. A sa manière, l’ouvrage rappelle que l’amour n’a nul besoin d’être défini, il a besoin d’être ressenti.

Enfin, wesh ta capté frère ! Cette histoire est hallucinante et j’ai hâte que les auteurs en écrivent de nouveaux chapitres. En espérant que dans les 33 prochains tomes mes sens soient autant sollicités, avec notamment du roller, de l’accordéon et de la salsa endiablée dans des pays aux langues chantées. De belles paroles en l’air qui méritent d’atterrir.
L’idée c’est que l’on rencontre parfois l’amour irréversible…

Lire les critiques "officielles" : https://bit.ly/inutile36